Alimentation, apport d’énergie et comportement

Publié le par Catherine Kaeffer. Editions Alpha et Omega

La langue française nous joue parfois des tours et notamment en alimentation avec le mot « énergie ». En effet, il y a deux acceptions, deux significations possibles de ce terme en fonction du contexte où il est employé.

Lorsque quelqu’un pose la question : Mon cheval manque d’énergie, qu’est-ce que je peux lui donner pour qu’il en ait ?, le mot énergie prend le sens de dynamisme, de bonheur, de joie de vivre, de volonté au travail voire d’excitation. Bref, c’est un état d’esprit, un comportement. Le cheval est (ou n’est pas) énergique.

Lorsqu’un nutritionniste dit : Cet aliment apporte plus d’énergie, le mot énergie prend alors le sens d’apport nutritionnel, de carburant. Bref, c’est l’essence de votre moteur, cela fait bouger. C’est le gaz de votre chaudière, cela chauffe. C’est l’électricité des plaques de votre cuisinière, cela permet des transformations chimiques. L’aliment est plus énergétique.

C’est toute la différence entre le café du matin qui est un excitant donc qui booste mais qui ne nourrit pas et les croissants qui nourrissent mais qui ne réveillent pas. C’est pour cela qu’il est intéressant de manger les deux… et non pour une simple raison de gourmandise !

C’est cette confusion entre énergie café et énergie croissant qui est parfois savamment entretenue par les marchands d’aliments et de compléments de tous poils. En effet, cela permet de dire qu’un aliment apporte de l’énergie en laissant l’acheteur penser que son animal va être plus joueur, plus brillant dans les activités sportives tout en étant totalement inattaquable sur un plan légal.

Chez le cheval particulièrement, on pense traditionnellement que les chevaux alimentés de façon trop riche deviennent chauds donc que l’énergie croissant entraîne une augmentation de l’énergie café. En fait, ce n’est pas exact. Si vous augmentez l’apport d’énergie croissant, l’animal grossira, un point c’est tout. Et les animaux obèses ne sont pas connus pour aimer se bouger et être particulièrement actifs, au contraire.

Par contre, traditionnellement, comme les animaux (et les humains) étaient plutôt sous-nourris, le fait de les alimenter un peu plus leur donnait un regain de forme physique qu’ils exprimaient par plus de tonicité.

Cela illustre l’importance de bien faire la différence entre les deux acceptions du mot énergie. Pour le cheval mou du début de cette chronique, il peut avoir un problème pathologique, de travail ou bien un problème nutritionnel. Dans le cas d’un problème nutritionnel, la seule solution n’est pas de lui amener plus d’énergie croissant mais bien de trouver ses carences et de les compenser.

Et on en arrive à ce paradoxe apparent, qu’il faut souvent apporter des minéraux à un cheval pour qu’il ait plus d’énergie (café) alors que tout le monde sait bien que par définition, les minéraux ne brûlent pas et donc que leur apport en énergie (croissant) est nul.

Bon sur ce, je vous laisse pour aller me boire une tasse de thé.

Catherine Kaeffer

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MAJ Août 2021

Cheval au paddock. Techniques d'élevage (R). Tous droits réservés

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