Choisir les bons aliments c’est trouver l’équilibre
Face aux problèmes alimentaires que nous rencontrons sur nos animaux, on a tendance à rechercher l’aliment qui va permettre de retrouver un beau poil, de faire pousser les sabots, de donner de l’énergie, de faire grossir ou maigrir.
Il faut dire que les magazines féminins font leurs choux gras de tel ou tel aliment qui serait bénéfique ou au contraire un poison.
L’aliment est alors paré de qualités intrinsèques, quasi magiques dont la plus importante, celle qui coupe court à tout discours est qu’il est « équilibré ».
C’est ainsi qu’on peut vous vendre la croquette ou le floconné « équilibré » ou que les tenants d’une alimentation plus naturelle vous diront que l’herbe est « naturellement équilibrée ».
Considérer les aliments un par un est tentant, d’abord parce que c’est plus facile. Lorsque l’on donne à son animal un bon aliment, on lui fait du bien.
Cependant, l’aliment n’est pas un médicament, un produit qu’on donne en plus pour soigner. C’est un apport avec ses caractéristiques propres qui va s’inscrire dans un ensemble nutritionnel.
Vous pouvez donc ne donner que de « bons » aliments à un animal et finir par avoir une ration tout à fait néfaste à sa santé.
Prenons un exemple. Vous donnez à un cheval du foin qui est un aliment « naturellement équilibré ». Et de fait, c’est une excellente base pour une alimentation. Vous ajoutez derrière de la luzerne pour avoir un meilleur apport en protéines. Encore un aliment de bonne réputation avec effectivement des protéines intéressantes. Enfin, vous ne souhaitez pas utiliser de céréales qui contenant de l’amidon, n’ont souvent pas bonne presse et vous préférez les remplacer par de la pulpe de betterave riche en calcium (minéral tant vanté) et qui va vous apporter de l’énergie.
Vous avez donc 3 aliments « sains » : le foin, la luzerne et la pulpe. Le foin vous amène la base, la pulpe un supplément d’énergie et la luzerne des protéines.
L’ensemble devrait donc être le nec plus ultra de l’alimentation équine.
Sauf que ce sont trois aliments riches en calcium : le foin un peu, la luzerne beaucoup et la pulpe à la folie.
La ration constituée des trois contient une telle quantité de calcium que vous allez tout droit vers de gros problèmes de blocage d’autres minéraux voire vers des problèmes rénaux graves.
Par contre, si vous associez une céréale avec un peu de pulpe, les faiblesses de la première étant compensées par les forces de la seconde et vice versa, si vos proportions sont bonnes vous pouvez avoir un ensemble correspondant beaucoup mieux aux besoins de votre cheval.
Un autre cas où ce raisonnement peut vous amener à des erreurs alimentaires est celui où on prend une base de fourrage donc supposé équilibré et qu’on ajoute une petite quantité d’un aliment dont l’étiquette vous certifie qu’il l’est.
On fait implicitement le raisonnement suivant : un aliment équilibré + un autre aliment équilibré = une ration équilibrée.
Là encore, rien n’est moins sûr.
En effet, l’aliment a été formulé pour être utilisé dans des conditions précises à la fois en ce qui concerne le type de cheval et en supposant un fourrage voire une céréale de base. Il a donc été formulé pour compenser les manques de votre base et en ce sens, il « équilibre » à condition d’être donné aux quantités prévues.
Pour prendre une image, c’est comme les acrobates. S’il y en a un qui penche à droite, il faut qu’il soit relié à un autre qui penche à gauche. Ainsi tous les deux, ils peuvent tenir leur équilibre. Mais si un lâche, l’autre tombera aussi.
Catherine Kaeffer
Découvrez le poster La digestion chez le cheval réalisé par TE
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