1 UFC apportée par un fourrage apporte-t-elle la même énergie au cheval que 1 UFC apportée par une céréale ?
On lit parfois que les céréales ne sont pas bonnes pour les chevaux car le coût de leur digestion et de leur métabolisme est plus élevé que pour un fourrage. Et que, pour cette raison, on ne peut pas comparer 1 UFC de fourrage apportée par le foin avec 1 UFC de fourrage apportée par une céréale.
Pour rappel des bases théoriques, vous pouvez vous reporter à l’article sur les systèmes anglo-saxons et sur le système français d’expression de l’énergie des aliments pour le cheval, ainsi qu’à l’article traitant du difficile passage de l’un à l’autre.
Cette affirmation me semble contestable sur le fond pour deux raisons :
1. On a des coefficients de rendement de l’énergie globalement plus élevés avec les céréales, donc un coût digestif et métabolique moins important.
2. D’autre part, on a une production d’extra chaleur plus importante avec les fourrages qui ont d’ailleurs la réputation de chauffer le cheval en hiver. Cette production de chaleur se produit parce que les voies de dégradation et d’utilisation métabolique sont moins efficaces.
Mais, que l’on pense que le coût de la digestion des céréales soit moins élevé que celui d’un foin (ou bien l’inverse), la question est de savoir si on a le droit de sauter à la conclusion que les 2 UFC n’ont pas la même valeur.
Et bien non.
Car l’UFC, c’est de l’énergie nette. Donc la mastication, la digestion plus ou moins facile, la production de gaz, les déchets au niveau de l’urine, la perte de chaleur au moment de la digestion comme du métabolisme sont déjà pris en compte et les corrections ont été faites.
1 UFC apportée par un aliment est totalement équivalente sur le plan énergétique à 1 UFC apportée par un autre aliment quel qu’il soit.
Par contre, si vous raisonnez dans le système anglo-saxon, vous êtes en énergie digestible. Cela veut dire que vous ne tenez pas compte notamment du coût énergétique de la digestion, de la production de chaleur, du coût de l’élimination des déchets…
Et donc dans ce cas, il est possible d’affirmer que les 11 MJ apportés par notre aliment ne sont pas équivalents à 11 MJ apportés par un fourrage ou une paille.
Que vous utilisiez un système anglo-saxon ou le système français d’expression de l’énergie, vous serez à même d’arriver à un résultat correct en matière de nutrition du cheval. Par contre, certaines affirmations valables pour un interlocuteur étranger travaillant dans son système, ne peuvent être reprises telles quelles sans faire une erreur de raisonnement.
Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.
Catherine Kaeffer
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