Estimation du niveau de travail chez le cheval de loisir

Publié le par Catherine Kaeffer. Alpha et Omega

Après avoir regardé le coût énergétique d’une heure de travail, nous abordons maintenant la méthode globale.

Effectivement, la méthode la plus simple, pour un cheval qui a un travail relativement régulier consiste à faire une estimation globale qui permet que de mois en mois, le cheval maintienne son état corporel.

Dans ce schéma, l’évolution d’état corporel permet de savoir si on a bien estimé le coût énergétique global. Si c’est le cas, on a alors rapproché le travail réel d’un travail type et on peut donc en déduire les besoins en protéines et en minéraux.

On est obligé de suivre ce raisonnement car autant si vous estimez trop haut ou trop bas, votre besoin énergétique, vous le constaterez rapidement et surtout avant que le cheval n’en souffre réellement, autant si vous estimez mal un besoin minéral, vous ne le constaterez que tardivement et au moment où le cheval en souffrira déjà nettement.

On entre donc de plein pied dans des termes comme « entretien », « travail très léger », « travail léger », « travail soutenu », « travail intense »…

Osons le dire, en soi, le seul terme qui signifie vraiment la même chose quel que soit le contexte, c’est l’entretien…. Et encore !

L’entretien est le cheval qui ne grandit pas (un poulain n’est JAMAIS à l’entretien), qui n’est pas gestante, qui ne produit pas de lait, qui ne grossit pas et qui ne maigrit pas et bien sûr qui ne travaille pas… quoique…

Quoique, dans le langage courant, le cheval qui fait sa petite sortie dominicale, voire une petite détente le mercredi soir, est un cheval qui travaille et de fait, c’est vrai. La plupart des fabricants d’aliments vous parleront de ce cheval en disant qu’il a un travail léger. Si vous prenez une table INRA ou NRC, ce cheval est à l’entretien.

Car c’est là que le bât blesse : le bon sens commun, les fabricants d’aliment et l’INRA utilisent les mêmes mots… mais pas pour désigner la même chose. Donc à chaque fois que vous parlez estimation du travail, il faut d’abord comprendre l’échelle utilisée par votre interlocuteur.

Pour l’INRA, un cheval de club qui travaille en moyenne 2 heures par jour est en :

  • Travail très léger : cheval de débutant
  • Travail léger : niveau galop 3-5 y compris avec les compétitions de temps en temps le dimanche
  • Travail modéré : niveau 6 et au-dessus y compris avec les compétitions de temps en temps le dimanche

Un cheval de propriétaire de loisir qui travaille 1 heure à chaque sortie peut être considéré en première instance comme :

  • A l’entretien pour un ou deux sorties par semaine même s’il y a des obstacles jusqu’à 1 mètre ou des temps de galop un peu soutenu
  • En travail très léger ou léger pour 3 sorties par semaine
  • En fonction du niveau d’exigence pour les chevaux travaillant tous les jours.

Pour un cheval qui fait des balades :

  • Travail très léger pour 1 heure par jour
  • Travail léger pour 2 heures par jour
  • Pour un cheval qui fait des randonnées
  • Travail léger pour 2 à 4 heures journalières
  • Travail modéré pour plus de 4 heures journalières.

Les notions de travail intense et très intense sont réservées aux chevaux qui tournent en national et international ou aux chevaux de course.

N’oubliez pas qu’il faut faire une moyenne avec les jours de repos, fréquents lorsqu’on revient d’une compétition ou d’une randonnée, les jours où on a moins le temps, les jours où on remet en place des choses au pas, les jours où on mécanise, où on essaie la nouvelle selle etc.

Sauf si vous avez un travail vraiment très régulier, un cheval au travail nécessite toujours de faire plusieurs rations et de passer de l’une à l’autre selon des critères précis afin d’ajuster en permanence (mais pas au jour le jour), la ration au niveau de travail.

Si vous utilisez un aliment industriel, n’oubliez pas non plus que lorsque le travail diminue, vous allez logiquement diminuer la quantité d’aliment. A ce jeu, vous diminuez aussi les apports en minéraux. Régulièrement, l’aliment qui peut tout à fait couvrir les besoins minéraux lorsque le niveau de travail est relativement soutenu (autrement dit un travail léger à modéré pour l’INRA), peut devenir incapable de faire sur les niveaux inférieurs (très légers, repos temporaire). Et dans ce cas, vous devrez ajouter un CMV pour compenser.

Catherine Kaeffer

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Cheval de compétition. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

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