L’origine du stress

Avec fougue, elle s’élance dans l’écurie. Elle marche, sifflote, se balance et d’une voix joyeuse elle commence son travail. C’est son premier jour et déjà elle attrape un balai pour nettoyer la poussière.

L’écurie s’agite alors, elle se drape de nervosité. Les chevaux se taisent et se cachent. Ils stressent mais pourquoi ?

La jeune fille s’arrête et les regarde. Quelque chose ne va pas, elle va voir chacun et offre des caresses… mais le calme n’est pas vraiment au rendez-vous.

Le maître des lieux entre dans l’écurie. Il marche silencieux, plongé dans ses pensées. Il redresse la tête, il sourit doucement à la jeune fille et lui indique quelle ration donner à chacun d’une voix posée, presque chuchotée. Ses gestes sont lents. Il informe la jeune fille que les chevaux ont besoin de tranquillité et de repos quand ils sont à l’écurie.

La jeune fille comprend alors son erreur, l’origine du stress, c’est elle. Elle se met en silence au travail. Elle ralentit chacun de ses mouvements pour ne pas effrayer les pensionnaires, s’excuse quand elle s’aperçoit qu’ils réagissent…

Au fil des jours, les chevaux apprennent à la connaître, à ne pas s’offusquer de ses éclats de rire, à composer avec cette nature un peu trop vivante. Ils reprennent leur vie et, comme leur maître, pétillent même davantage. La joie devient normale dans l’écurie et ne dérange plus personne.

Si certains auraient pu croire que les chevaux de cette écurie étaient malheureux, ils auraient fait erreur. Ces chevaux n’étaient ni malheureux ni maltraités, seulement élevés avec d’autres codes.

Anne ANTA

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MAJ Septembre 2021