Le débourrage : cas particulier des poneys

Publié le par Anne et Cat

 

Les poneys (j’entends les petits poneys A, B ou petits C) posent un problème particulier au débourrage :

Ils sont petits (et je ne suis pas Madame de La Palisse !).

Ce qui veut dire que monter dessus pour les débourrer relève du non-sens !


Oui, je sais, cela se fait. On dit : " Ils sont costauds ".

Oui, cela se fait, mais les résultats ne m’ont jamais paru probants.

D’autant que par définition, au débourrage, l’animal est jeune (Ah bon ?) donc avec des os encore fragiles.


Sans vouloir caricaturer, les nombreux débourrages de shetlands auxquels j’ai assisté, c’était :
un adulte monte dessus, donne des coups de talon dans le vide. Le poney prend peur et accélère. L’adulte tressaute dessus et s’accroche comme il peut, souvent il tombe. Finalement, le poney se résigne. Il est débourré. Le lendemain, il tourne en reprise.

En fait, il se résigne mais il n’a rien compris. D’où les problèmes ultérieurs.


Parce que la question se pose : pourquoi la plupart des clubs débourrent un shetland en 3-4 séances et prennent plusieurs mois pour un cheval ?

Serait-ce parce que les poneys sont beaucoup mais alors beaucoup plus intelligents que les chevaux ?

Ou plutôt ne serait-ce pas parce que un poney cela ne vaut pas cher, cela ne mérite pas de considération, et surtout, cela ne fait pas aussi peur qu’un cheval ?


Un poney de petite taille, cela se débourre à pied. En effet, un enfant n’a pas la maturité équestre pour mener un débourrage, donc il faut que ce soit un adulte, donc quelqu’un de trop grand et trop lourd pour le poney. Comment voulez-vous qu’il perçoive le recul de la jambe pour le départ au galop si la dite jambe traîne par terre ?!


Il faut donc travailler en main, en longe, aux longues rênes et apprendre au poney, avec la même patience que pour un cheval, ce qu’il doit savoir (et aussi lui donner les muscles et le souffle nécessaires).


Mais avec cela, vous me direz, il n’est pas monté.


Aucune importance. Une fois que l’animal répond aux ordres calmement, fait les transitions à la voix, saute correctement et accepte la selle, il n’y a plus aucun problème.


Pour tout ce qui est main, les longues rênes lui ont appris ce qu’il devait savoir, à quelques nuances près.

Pour les jambes, il lui suffit d’apprendre la traduction : ordre à la voix / ordre à la jambe avec un gamin débrouillé en équitation.


D’expérience, le poney qui connaît déjà son boulot, qui a l’habitude de la selle et qui est en confiance, ne se défend pas quand il a un cavalier pour la première fois sur le dos. Au plus, il est un peu surpris et hésite à marcher.


On le prend en longe, comme d’habitude, et on le fait travailler aux trois allures sans que le cavalier intervienne.

Puis on donne l’ordre à la voix et le cavalier fait l’action de jambe ou de main qui correspond.

Ensuite, le cavalier demande et on confirme à la voix. Petit à petit, le poney comprend que les demandes sont équivalentes et il obéit puisque ce sont des mouvements qui ne lui posent aucun problème.


Quelques carottes, beaucoup de caresses, un peu de patience et en deux séances, votre poney tournera comme un vieux routier !

Et avantage non négligeable, vous n’aurez fait prendre aucun risque à votre jeune cavalier !

Cat

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