Ma méthode est-elle la bonne ?
Depuis que je monte à cheval, j’ai connu tout plein de méthodes de monte et de dressage. Toutes affirment qu’il faut tourner le dos aux précédentes (quelles qu’elles soient) parce que maintenant, on a découvert LA vérité.
Toutes vous disent qu’avec elles, plus de problèmes, que des solutions.
Bref, toutes se comportent comme un bon député la veille des élections : elles promettent beaucoup et on verra plus tard les résultats !
C’est vraiment difficile de s’y retrouver pour le cavalier lambda (ou la cavalière puisqu’il paraît que nous sommes majoritaires, mesdames et mesdemoiselles. On n’est décidément pas à l’Assemblée Nationale !).
S’il est sûr que certaines façons de faire sont parfaitement néfastes, d’autres en revanche ne le deviennent que parce qu’elles sont utilisées de façon non raisonnable… et non raisonnée. On peut mettre une muserolle à un cheval sans lui ficeler la tête version saucisson. On peut utiliser les rênes allemandes pour faire comprendre la cession, sans pour cela les mettre à longueur d’année et maintenir le cheval le nez dans le poitrail !
Et puis, osons le reconnaître, il y a des cavaliers qui ont une méthode bien à eux pas toujours très orthodoxe, mais suffisamment de tact pour s’en servir alors que le cavalier moyennement doué (moi par exemple) aura tout intérêt à s’en abstenir.
Le choix d’une méthode est donc fonction de ses connaissances, de ses affinités, de ce qu’on veut faire… et du cheval.
Par exemple, j’ai connu le cas d’un cheval qui avait tendance à " prendre le mors aux dents ". Il devenait complètement incontrôlable au point de devenir un danger pour lui même et pour son cavalier, d’autant qu’il s’agissait d’un cheval d’extérieur. Dans ces moments-là, il fallait le dominer coûte que coûte ne serait-ce qiue pour ne pas finir sous une voiture. La solution qui a porté ses fruits a été de l’obliger à faire un demi-tour quand il refusait toute réponse à une demande d’arrêt " en bonne et due forme. " Petit à petit il a appris à ne plus embarquer.
Cela peut paraître pour le moins casse-gueule mais il s’agissait d’un ibérique… vous savez, de ces chevaux qui tournent sur une pièce de monnaie. La méthode était bonne… pour lui. Par contre, je vous la déconseille fortement si vous avez un grand pur bâti comme une gazelle ou un selle français un peu lourd et rigide. C’est un coup à finir à l’hosto…
Catherine Kaeffer
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