Les fougères, une beauté trompeuse
La fougère Aigle (Pteriduim aquilinum) est commune et est très présente partout dans le monde.
Mais cette fougère est toxique et semble avoir des effets toxiques cumulatifs, ce qui fait qu'il faut parfois 1 à 3 mois pour observer des symptômes. (souvent >= 2 semaines après le changement de pâturage : passage en pâturage "sain").
Il existe d'autres fougères toxiques comme Cheilanthes sieberi, ainsi que d'autres plantes comme le navet ou Equisetum arvense...
Les feuilles et les rhizomes possèdent tous deux des éléments toxiques avec une concentration variable selon la saison.
Les intoxications les plus violentes ont lieu le plus souvent après les périodes de sécheresse lorsque le pâturage est rare. Cette plante contamine également les foins.
La consommation à long terme et en petites quantités provoque des dégénérescences de la rétine, des tumeurs de la vessie, des tumeurs du tube digestif, des hémorragies...
Les toxines libérées par les fougères ingérées provoquent un déficit en vitamine B1, une destruction des cellules précursseurs de la moelle osseuse (les cellules mourantes ne sont alors plus remplacées) ou augmentent la probabilité de tumeurs.
Symptomalogie :
Chez les chevaux , on observe un déficit en thiamine, une anorexie, une incoordination motrice, une position accroupie, un cou cambré et des membres largement écartés. Dans les cas graves, on observe une tachycardie (accélération des battements cardiaques) et la mort est précédée de convulsions, de spasmes. La température rectale reste normale (elle peut atteindre 40°C dans de rares cas). A distinguer de la rage.
Chez les porcs, les symptômes d'un déficit en thiamine sont plus discrets et peuvent faire penser à une insuffisance cardiaque. On observe une anorexie, une perte de poids et parfois une position couchée.
Chez les bovins, la mort peut être subite. Les animaux atteints sont fébriles avec une température entre 41 et 43°C, des muqueuses blanches, des caillots sanguins dans les fèces, un saignement par les orifices corporels. La maladie est presque toujours fatale. On peut aussi avoir une mort par anémie. A distinguer d'une septicémie aiguë.
Chez les moutons, on observe une cécité "brillante" qui est due à une atrophie progressive de la rétine. Les moutons sont alors définitivement aveugle et adoptent une attitude d'alerte caractéristique. A distinguer d'une autre cause de cécité.
Traitement :
Quand on détecte assez tôt la cause, le traitement du déficit en thiamine est extrêmement efficace. En phase aiguë chez les bovins, la mortalité est supérieure à 90 %. Il existe d'autres traitements mais ils n'ont pas encore montré d'efficacité réelle.
Il faut donc éviter la présence de fougères dans les pâturages et dans les foins.
A bientôt
Anne Anta
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