Dressage : doit-on laisser l'animal réfléchir ?
Lors du dressage, doit-on laisser l'animal réfléchir ?
Une question inutile ? Une réponse évidente ? Pas si sûr !
Elle se pose depuis des siècles. Et encore aujourd'hui, elle se pose à chaque fois que l'on doit dresser un animal.
L'origine du dilemme ? On pourrait la résumer en une phrase.
Réfléchir, c'est déjà désobéir.
Autrement dit, laisser son animal réfléchir, c'est lui donner les moyens de désobéir.
Si on demande à un animal d'obéir aveuglement, alors sa simple réflexion est déjà une désobéissance car l'obéissance n'est plus aveugle mais éclairée.
Un animal qui réfléchit, c'est potentiellement un animal qui discute, qui juge, qui conteste, qui remet en cause, qui innove.
C'est donc potentiellement un animal qui pourra contester les conditions de vie qu'on lui offre, remettre en cause la place de son maître, la justesse de son jugement ou de ses actes.
La question n'est donc pas « doit-on laisser son animal réfléchir ? » mais plutôt « sommes-nous capable d'accepter son jugement ? ».
A cette question, la réponse est parfois « non »
On parle alors de méthodes « naturelles » basées sur les instincts « primitifs » de l'animal pour ne pas dire qu'on lui refuse le droit d'en sortir.
On se base sur la peur, la colère, la soumission aveugle et la tolérance. Toute réflexion est sanctionnée. Le dresseur n'a besoin d'aucune compétence.
Ces méthodes offrent un « animal-machine » qui permet un résultat rapide et assez stable... si on ne laisse jamais à l'animal le temps de réfléchir. Donc si on ne diminue jamais la pression exercée sur l'animal, comme par exemple, en rendant l'animal au propriétaire...
Certains animaux dits « trop intelligents » ne pourront pas être dressés par cette méthode car ils auront déjà un comportement qui ne sera pas basé sur les instincts.
A cette question, d'autres répondent « un peu mais pas trop »
C'est le cas de la plupart des autres méthodes. Elles reposent sur un subtil mélange de réflexion et d'obéissance aveugle.
Le problème de cette politique, c'est qu'elle demande du savoir-faire pour ne pas dépasser la limite de la réflexion utile... au risque de tomber dans la réflexion destructrice.
Le résultat de ces méthodes est assez variable et dépend beaucoup de la personne qui l'a mis en place. Ce sont cependant des méthodes qui permettent de passer facilement le relais car l'animal obtenu s'adapte très bien.
Certains animaux avec cette politique peuvent se révolter car on leur en donne les moyens sans leur accorder le maximum qu'ils recherchent.
A cette question, quelques uns répondent « oui »
Très peu de personnes mettent en place une méthode basée sur la réflexion de l'animal car cela nécessite d'accepter le jugement de l'animal, de l'entendre à chaque instant et d'en tenir compte. Cela signifie aussi que votre méthode est juste et adaptée à l'animal.
Si vous ne donnez pas la « parole » à un animal qui a été mis avec cette méthode, il la prendra de force. Vous ne pouvez donc pas transmettre cet animal à une personne qui n'aura pas de solides connaissances comportementales et en dressage.
Le résultat n'a rien de stable mais il peut être très agréable au quotidien pour la fluidité relationnel qu'on peut en tirer.
Certains animaux, qui ont besoin d'être encadrés, ne pourront pas être dressés de cette manière et paniqueront.
A bientôt,
Anne