Elle voulait son mash...

Publié le par Anne et Cat

 

Une jument avait pris l'habitude de frapper dans la porte de son box avec le genou à chaque fois que l'on sortait les granulés. C'était une habitude gênante, souvent réprimée mais jamais annulée. Un jour, la jument frappa trop fort. Le genou s'ouvrit et bien que la nouvelle ne plut à personne, on pensait que cela éliminerait pour un temps cette manie dérangeante.

 

Les journées de soins se succédèrent, mais comme la jument continuait à frapper la porte de son genou à chaque distribution de nourriture, il ne guérissait pas.

 

On a donc décidé, pour le bien de la jument, de la changer de box. Le nouveau box était plus bas que le couloir, la jument trop basse sur sa paille ne pouvait plus taper la porte de son genou. Il commença donc à cicatriser.

 

Tout allait pour le mieux, la mauvaise manie semblait finie et le genou de nouveau correct... Jusqu'au jour où on fit du mash (le délice des mois d'hiver). Tous les chevaux de l'écurie adoraient le mash. Les pieds grattaient le sol, les chevaux hennissaient, l'écurie toute entière entrait en ébullition dès que le conteneur pointait le bout de ses roues.

 

C'est dans cette frénésie ambiante que la jument chercha en vain à frapper la porte de son genou. Au bout d'un moment, elle se retourna. Moment de triomphe, enfin elle avait compris.

 

Il ne se passa pas trois minutes avant qu'une puissante ruade n'expédie la lourde porte du box à travers la cour. Elle raya le bitume sur plusieurs mètres avant de s'immobiliser avec fracas.

 

La jument est sortie calmement et est venue nous voir. Elle voulait son mash... et avait compris comment l'obtenir plus rapidement !

 

Morale : Il est toujours préférable d'expliquer plutôt que de forcer.

 

Ici, une solution aurait été de faire un « contre-apprentissage » en apprenant à la jument que taper revenait à obtenir la nourriture après les autres. Bref, remplacer une conséquence positive (ici la nourriture) par une conséquence négative (l'absence de nourriture) afin de diminuer la fréquence du comportement et petit à petit l'éliminer.

 

 

 

La jument a changé de box à nouveau. Pendant quelques temps, elle fut servie la première pour éviter un nouvel incident, elle perdit donc « naturellement » son habitude. Trois ans plus tard, elle se portait comme un charme et avait « taquiné » plusieurs portes de ses postérieurs véloces...

 

A bientôt

Anne

 

Jument Masch. Techniques d'élevage. Nantes.

Publié dans Anecdote

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