Expression des apports et des besoins en protéines des ruminants : PDI, PDIE, PDIN
Pour les ruminants (bovins, ovins, caprins):
Chez eux, la première partie de la digestion se fait dans la panse (ou rumen) et est assurée par les microorganismes. Représentez-vous le rumen comme une grande poche bourrée d’un tas de bestioles (bactéries, protozoaires…) qui cassent la croûte grâce à ce que mange la vache et qui chacun font leur cuisine dans leur coin en synthétisant leurs propres protéines. De ce grand jeu de digestion et de reconstruction, la vache ne récupère quasiment rien à ce stade.
Mais une partie de ce contenu passe dans l’intestin de la vache et c’est cette espèce de soupe de microorganismes et d’aliment partiellement digéré qui va en fait la nourrir. La digestion est alors faite avec des enzymes.
En résumé, lorsqu’on nourrit une vache, une chèvre ou un mouton, on nourrit les microorganismes de son tube digestif qui à leur tour, vont nourrir l’animal.
Ce qui compte donc, c’est la composition de la soupe qui arrive dans l’intestin et non pas directement la composition de l’aliment que la vache a mangé… et croyez-moi, c’est très différent !
On s’exprime donc en PDI (Protéines réellement Digestibles dans l’Intestin grêle).
Mais pour que le système marche bien, il faut que les microorganismes soient chouchoutés. Pour vivre, il leur faut, comme pour tout animal, de l’énergie et des protéines. S’ils manquent de l’un ou de l’autre, ils se développeront moins et donc… la soupe qui arrivera dans l’intestin sera moins riche.
Les chercheurs ont donc mis au point deux unités :
- Les PDIN ou Protéines Digestibles dans l’intestin grêle (PDI) permises par l’azote (N) apporté par l’aliment.
- Les PDIE ou Protéines Digestibles dans l’intestin grêle (PDI) permises par l’énergie (E) apportée par l’aliment.
Evidemment,cela marche avec le principe du maillon faible. Si les deux chiffres sont égaux(pour l’ensemble de la ration évidemment, pas pour un seul aliment), alors pasde problème, les microorganismes travailleront au maximum.
Par contre, si un chiffre est nettement inférieur à l’autre, il jouera le rôle de facteur limitant et c’est de lui dont il faut tenir compte (et le corriger d’ailleurs !).
Catherine Kaeffer
Cet article a été rédigé par un membre de l'équipe de Techniques d'élevage. Retrouvez tous nos articles sur http://www.techniquesdelevage.fr ou http://anneetcat.wix.com/techniques-elevage.