Le jeu de la survie ou la nécessité d'avoir des problèmes
Dès le plus jeune âge, la survie est la principale préoccupation des animaux sauvages comme l'histoire racontée ci-dessous en témoigne :
Maman renarde est partie chercher de quoi manger. Les petits renardeaux s'impatientent, maman devrait déjà être rentrée. La faim ou la curiosité pousse un petit téméraire à sortir le bout de sa truffe de la grosse pierre qui protège l'entrée du terrier. Pas de maman en vue, le renardeau sort et esquisse quelque pas dans la douce herbe des pâturages de montagne.
Un peu plus loin, une autre maman veille, cette maman est une marmotte digne des meilleurs dessins animés, petite, dodue et très en colère. S'il s'avance encore c'est la fessée assurée !
Le renardeau regarde la mégère crier en se trémoussant. Ah, ces voisins, toujours aussi bruyants ! Il continue son chemin la tête dans les herbes humant le thym fleuri.
C'en est trop pour la marmotte qui s'élance en hurlant sur le petit renardeau. La course folle s'engage, la marmotte prend de la vitesse et menace de toucher la queue du renardeau. Le renardeau couine en rentrant la queue entre ses pattes. Zut, pas si dodue que ça la vieille !
Un trou ! Le renardeau saute dedans, le monstre toujours sur ses talons. A la sortie, la marmotte a pris un peu de retard, mais déjà elle revient en hurlant.
Le renardeau tente un demi-tour stratégique, la marmotte lui saute dessus, il l'évite. Il court jusque dans le terrier de maman renard.
La vieille marmotte s'arrête à l'entrée du terrier, relève le menton, tape plusieurs fois de la patte arrière sur le sol puis repart prendre sa place de vigile attentif. Ces jeunes n'ont décidément aucun respect !
Tout d'abord, je tiens à préciser que cette histoire n'est pas le fruit de mon imagination, c'est une histoire qui s'est réellement passée et le renardeau, devenu aujourd'hui renard, ne l'a certainement pas oubliée...
La survie peut être comparée à un jeu où on ne perd qu'une fois. Les animaux sont dépendants de ce jeu qui les occupe 24 h sur 24. Il y a de l'aventure, du suspense, de l'action... Tout pour plaire !
Arrêter de jouer à ce jeu peut être considéré comme bénéfique pour les animaux, mais il n'en est rien. Quand on arrête la playstation, on dit à l'enfant de faire ses devoirs. De même, quand on arrête le jeu de la survie, on donne à l'animal des occupations (séances de dressage, recherche de nourriture, jeux...). Bref on donne à l'animal plein de problèmes bien durs et très énervants à résoudre.
En absence de casses-têtes ou d'idées d'humains casses-pattes, l'ennui, l'auto-mutilation, le stress, la déprime ou les plans d'évasions ne sont jamais loin...
Les animaux ont un besoin physiologique et psychologique de problèmes.
Vous avez des ennuis ? Quelle chance !
A bientôt
Anne