Race et alimentation du cheval
Quand on parle d’alimentation du cheval, on a tendance à faire des généralités.
Or tous ceux qui côtoient les chevaux savent que certains " s’entretiennent mieux " que d’autres.
Comprenez qu’avec la même quantité de nourriture, à poids et à travail comparable, un cheval sera rond, voire trop rond et on comptera les côtes de son voisin.
Traditionnellement, on parlait de la rusticité d’une race.
Mais je pense personnellement que tout ceci n’est pas qu’une question de quantité.
Comme je l’ai déjà dit, le cheval est un monogastrique un peu particulier :
- A la fois, il a un estomac qui digère ses aliments par voie enzymatique (bref, il est comme nous ou comme le cochon… ne dit-on pas qu’en chaque homme il y a un cochon qui sommeille… oups, là, je m’égare !).
- A la fois, il a un cæcum (partie du gros intestin) qui se comporte comme la panse du ruminant. C’est grâce à cela qu’il peut digérer la cellulose… il abrite dans son intestin des bactéries qui savent le faire (alors que nous ne pouvons).
Donc il peut utiliser ses aliments de deux façons :
- Pour les aliments riches en énergie dans un faible volume, il peut faire comme nous, digérer avec son estomac.
- Pour les aliments riches en cellulose et qui apportent peu d’énergie dans un volume important, il peut faire comme la vache grâce à son intestin.
Les conditions d’élevage propres à chaque race, au fil des siècles ont privilégié l’une au l’autre voie digestive et partant ont donné des animaux plus ou moins spécialisés.
Tout cela est bien théorique mais regardons des photos.
Le shetland est un animal qui a été sélectionné dans des zones de pâturages pauvres, avec une herbe de faible qualité énergétique. Pour survivre, non seulement, les sujets de petite taille étaient privilégiés car moins dépensiers en énergie, mais il a dû aussi apprendre à tirer sa subsistance d’une herbe riche en cellulose et en lignine.
Si vous comparez sa morphologie avec celle d’une vache, vous constaterez que ce sont deux animaux qui ont un ventre de capacité importante (par rapport à la taille) afin de pouvoir digérer des quantités importantes de nourriture.
Par contre, prenez un pur-sang arabe, élevé dans le désert et traditionnellement avec une nourriture concentrée : dattes, beurre… Vous ne trouvez pas qu’il a une morphologie de lévrier, pas de ventre ?
Notez que si vous mettez un arabe au pré, il prendra du ventre et comme il est plastique sur un plan digestif, cela se passera bien. Alors que, si vous mettez un shetland aux concentrés gare aux pépins.
Le cas du cheval de trait est particulier. C’est un cheval qui, s’il fait le travail pour lequel il a été sélectionné, a des besoins très importants parce qu’il a une masse musculaire énorme. Il a donc besoin d’une nourriture abondante, en quantité et en qualité. Pour les chevaux qui tiraient les omnibus, c’était 9 repas de grain par jour et foin à volonté la nuit.
Regardez la photo, c’est une machine à transformer l’énergie en travail.
Le problème actuellement, c’est que certains de ces chevaux ne travaillent plus et que ceux qui le font, ont souvent un travail plus léger.
C’est pour cela qu’il faut parfois les mettre au régime pour éviter les problèmes.
Catherine Kaeffer
Découvrez le poster La digestion chez le cheval réalisé par TE
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