Risques de carence en vitamine A chez les chevaux et poneys en hiver

Publié le par Catherine KAEFFER. Editions Alpha et Oméga

La vitamine A participe à la synthèse des protéines (avec le zinc). Les protéines, c’est non seulement le tissu musculaire, le squelette mais aussi les enzymes, les hormones, les immunoglobulines.

Elle est donc importante pour les jeunes (tissu musculaire, squelette), pour les reproducteurs (hormones) et pour la résistance de l’animal à l’infection par le bon état des épithéliums et la production des anticorps.

Les besoins exprimés en Unités internationale par kg de Matière sèche, sont estimés à  :

3250 à 3750 UI/kg MS pour un adulte selon le travail
3450 à 3500 UI/kg de MS pour un poulain
4200 UI/kg de LS pour une jument en fin de gestation mais 3500 UI/kg de MS en début de lactation

Le problème est qu’une complémentation systématique peut s’avérer assez rapidement dangereuse avec des accidents hémorragiques et des troubles cartilagineux et osseux.

Dans la pratique, on voit des cas de sub-carence c’est-à-dire que l’animal n’a pas autant de vitamine A qu’il en aurait besoin mais il en a quand même suffisamment pour vivre.

Le premier symptôme est une anémie avec baisse de l’hématocrite. Mais comme vous ne faites pas tous les jours une analyse de sang à votre cheval, votre attention sera attirée par :

  • Chez le poulain, une croissance plus lente avec un poil terne
  • Chez la jument une difficulté à remplir, des poulains peu vigoureux et sensibles aux infections
  • Chez l’étalon une baisse de la fécondité
  • Chez tous, une plus grande sensibilité aux infections, aux parasites

L’herbe constitue une excellente source de provitamine A par l’intermédiaire des carotènes (ce qui donnent la couleur orange de la carotte !) qui permettent à l’animal de la synthétiser, même si le rendement n’est pas tip top !

En hiver, les animaux reçoivent du foin. Or, le séchage et la conservation de l’herbe entraînent une perte plus ou moins importante voire parfois totale des carotènes.

Alors comment pouvez-vous savoir si votre foin est riche ou pauvre en carotènes ? En regardant sa couleur… verte (mais non, je ne me suis pas trompée, j’ai bien dit verte).

Et oui, la teneur en carotènes d’un foin décroît de façon parallèle à la teneur en chlorophylle. Si le foin est bien vert, il reste beaucoup de chlorophylle (verte) et donc beaucoup de carotènes. Si le foin est tout jaune, plus de chlorophylle et donc plus de carotènes.

Et l’avantage avec les carotènes, c’est qu’ils ne peuvent jamais provoquer une hypervitaminose A. Ainsi, plus vous approcherez de la fin de l’hiver, plus votre cheval aura épuisé ses réserves de vitamine A présentes dans son foie et moins le fourrage en apportera.

Ayez alors l’œil pour une éventuelle complémentation modérée… ou pour des carottes !

Catherine KAEFFER

Nutritionniste équin

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Photo analyse de foin. Tous droits réservés à Techniques d'élevage

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