Travail du cheval en main : gestion longue ou courte ?

Publié le par Anne et Cat

 

Que ce soit pour mener un cheval au pré, pour balader un gamin sur un shetland ou pour faire travailler un jeune cheval en main... on fait tous un choix sur le type de gestion que l'on utilise, même si c'est rarement conscient.

 

Cette gestion est courte, longue ou mixte.

 

Ces trois types de gestion n'existent que si vous travaillez votre cheval ou votre poney en main en étant à hauteur égale (épaule contre épaule), si vous laissez passer votre cheval derrière, il n'y a pas de gestion possible.

 

Pour savoir quel type de gestion vous utilisez, tendez la longe :

 

  • vous n'atteignez pas (ou tout juste) la pointe de l'épaule du cheval ou du poney : gestion courte,

  • vous arrivez à la pointe du coude : gestion longue,

  • vous changez tout le temps : gestion mixte.

 

La gestion courte

 

C'est un type de gestion très rassurant car il donne l'impression à celui qui tient la longe de tout contrôler. C'est d'ailleurs celui que la plupart des non-initiés choisit.

 

En effet, dans cette position, chaque changement subtil et tension légère de votre part ou de la part du cheval seront perçus avec finesse. Une véritable fusion peut survenir assez vite. On sent tout et on peut être très précis dans ses demandes, ce qui procure une satisfaction certaine.

 

Mais comme on sent tout, même le plus fin, quand le cheval joue avec sa force... on se la prend de plein fouet !

 

De plus, comme on est très proche du cheval, chaque erreur de trajectoire, de vitesse ou d'éloignement vous sera transmise à vous et au cheval sans atténuation. C'est donc une méthode qui pose des problèmes en phase d'apprentissage ou si on a un cheval qui n'aime pas se sentir tenu...

 

exemple gestion courte jument percheronne au trot présentation en main salon agriculture paris

 

La gestion longue

 

A l'inverse de la gestion courte, cette technique panique très facilement ceux qui la pratiquent (chevaux et meneurs) car on a une perte totale du contact. Ce qui veut dire que le cheval doit pouvoir tenir debout tout seul... ce qui n'est pas toujours évident, surtout avec les jeunes chevaux !

 

Cet inconvénient est également un avantage puisqu'il peut permettre à un cheval d'apprendre à se mouvoir en équilibre sans aide.

 

Les retards dans l'exécution des ordres, les erreurs de trajectoire ou de vitesse peuvent être gérés à distance et sans contrainte.

 

Le cheval étant plus libre, il ne s'appuie pas sur vous et aura moins tendance à utiliser sa force.

 

exemple gestion longue jument percheronne au pas présentation en main salon agriculture paris - copyright techniques d'élevage

 

La gestion mixte

 

C'est l'alliance des deux gestions précédentes avec des moments à gestion courte et d'autres à gestion longue. Elle nécessite de savoir parfaitement faire glisser la longe entre ses doigts ce qui demande un peu d'habitude mais s'acquiert facilement.

 

Le seul problème de cette gestion, c'est l'observation et l'expérience qu'elle nécessite pour être appliquée de façon juste et donner de bons résultats.

 

C'est donc une gestion frustrante au début et qui nécessite pas mal de répétitions pour être maitrisée.

 

Le choix de gestion

 

Quelques pistes pour choisir le mode de gestion...

 

Les jeunes chevaux ne tiennent pas bien debout, mais ils apprécient leur liberté et doivent apprendre à se tenir seul. La gestion la plus appropriée est donc la gestion mixte où on rattrape les erreurs, on évite l'accident mais où le jeune peut quand même s'exprimer.

 

Les étalons ont besoin de mouvement (piaffer, cabré...) et ils n'hésitent pas à se servir de leur force si on les entrave dans leur progression. Ils apprécient donc (et nous aussi) la gestion longue, moins contraignante. Tous les hongres castrés tard gardent cette préférence s'ils ne s'assagissent pas.

 

Par facilité, les shetlands sont souvent gérés en gestion longue à cause de leur petite taille. Pourtant, ils ne savent souvent pas se tenir en équilibre seuls (poids majoritairement sur les antérieurs) et quand ils démarrent, ils ne peuvent plus s'arrêter seuls. On aura donc une gestion courte.

 

Pour les chevaux de trait, leur stabilité extrême à l'arrêt, au pas et leur manque d'équilibre aux allures vives (entrainé par leur poids) en font les chevaux de la gestion mixte par excellence.

 

Pour les autres... observez-les. Essayez d'imaginer le cheval comme une boule et posez-vous la question de savoir par où ira la boule :

 

  • la boule roule vers l'avant ou les côtés : gestion courte,

  • la boule est en équilibre ou part vers l'arrière : gestion longue,

  • la boule est parfois en équilibre, parfois en mouvement : gestion mixte.

 

Exercice

exercice à partir de photos sur la gestion du cheval en main - copyright : techniques d'élevage

Où va la boule ? Quelle gestion auriez-vous choisie ?

 

A bientôt,

Anne

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