Les plantes vermifuges en "libre service"

Publié le par Anne Anta. Editions Alpha et Omega

Le vermifuge en "libre service", on le connait tous. C'est le seau de pâture qui contient parfois des minéraux, des vitamines, de la mélasse, un agent d'enrobage, des éléments pour l'appétence, mais parfois aussi des plantes destinées à limiter le parasitisme ou "favoriser l'hygiène du tube digestif". Techniques d'élevage fait le point.

Le seau est donné pendant plusieurs mois ou durant toute l'année et il devrait favoriser un bon équilibre du tube digestif et faire fuir les parasites. Les plantes, quand on en a une liste complète et précise, constituent une faible proportion du produit. Mais c'est naturel, inoffensif et efficace...en tout cas, c'est ce que dira le vendeur... mais derrière l'argumentaire commercial, ce produit aura un impact totalement imprévisible.

Bénéfique ou néfaste ? Faisons le point !

Pour qu'une plante fasse l'effet prévu, il ne suffit pas qu'elle soit consommée par le cheval, il faut qu'elle le soit au bon dosage. Si elle est trop dosée, l'intoxication ou les effets secondaires deviennent gênants. Au contraire, si on n'en donne pas assez l'effet prévu n'est pas au rendez-vous. 

Et c'est là que cela se complique. Votre seau ne sera pas consommé par tous les individus de la même manière et comme il est plein de "bonnes choses", c'est souvent la gourmandise ou le goût pour le produit qui va faire que le cheval va en manger davantage... votre cheval ne sait pas s'il est un peu, beaucoup ou très parasité... il ne connait pas la population qui l'occupe (nous non plus d'ailleurs) et ne peut adapter le dosage aux parasites ciblés.

Si certaines compositions peuvent avoir été étudiées pour attirer les chevaux ayant des douleurs digestives, ces douleurs ne seront pas forcément corrélées au parasitisme.

Le dosage variable engendre une efficacité tout aussi variable.

Si on donnait ce produit à court terme, on pourrait clore l'article ici. Mais l'incertitude est augmentée par le fait que non seulement le dosage est variable mais on le donne longtemps.

La présence permanente des plantes fait que les parasites ont le temps de s'y habituer, de s'y accoutumer... autrement dit, de résister et survivre, voire se reproduire malgré les plantes.

Et puis, ça c'est pour les parasites sur qui les plantes agissent, mais pour les autres, c'est juste un moyen d'affaiblir la concurrence, de laisser des places vacantes... de les amener à proliférer plus aisément.

Les plantes vermifuges données en permanence ne vont donc pas diminuer le parasitisme, elles vont changer la composition de la population parasitaire en défavorisant certaines espèces et en favorisant les autres.

Outre l'aspect parasitaire, donner des plantes en permanence c'est avoir un impact sur la composition de la flore digestive, sur l'organisme du cheval car une plante c'est avant tout un cocktail qui a un effet sur pleins d'aspects... c'est pour ça qu'on les utilise et c'est pour ça aussi que leur usage ne s'improvise pas.

Donner des plantes pour éloigner les parasites c'est une bonne idée à condition d'en maîtriser le dosage et l'usage.

Anne ANTA

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MAJ mai 2024

Clôture de pré. Techniques d'élevage (R). Tous droits réservés

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