Comment choisir une viande pour son chat ?
Dans les produits alimentaires pour chats comme dans le cas d’une alimentation maison, les protéines proviennent de deux sources : animale et végétale.
Les protéines animales sont apportées par les viandes, les abats, le sang, les poissons, les œufs, le lait et ses dérivés.
Mais il ne faut pas choisir n’importe quelle viande. En effet, les différents morceaux sont de qualité inégale en fonction de leur composition chimique.
Certains morceaux sont riches en parois cellulaires, comme le foie, les rognons, la rate, les tripes.
Une viande c’est du muscle mais aussi du tissu conjonctif qui est une structure protéique fibreuse, d’emballage ou de soutien. Ce sont les caractéristiques de ce tissu qui conditionnent l’utilisation d’un morceau et les modes de cuissons possibles. Certaines viandes peuvent se faire griller alors que d’autres seront alors totalement immangeables et exigeront une cuisson humide et longue en cocotte. Et là, je ne vous parle pas uniquement gastronomie…
Pour notre chat, c’est pareil. C’est le type de tissu conjonctif du morceau qui fait qu’il pourra être bien digéré et utilisé.
Le tissu conjonctif est de nature principalement élastique dans le poumon (le mou du boucher), la mamelle et les gros vaisseaux.
Il est riche en collagène dans les tendons et les aponévroses (ce que vous appelez les nerfs dans une viande), la couenne, les grattons les cartilages et les os.
Or l’élastine est pratiquement indigestible même après cuisson. En outre elle est mal équilibrée en acides aminés indispensables. Donc le mou ou la mamelle, que l’on donnait traditionnellement aux chats ne sont pas une bonne source de protéines pour lui.
A l’état cru, le collagène est très résistant et est peu dégradé dans l’intestin grêle. Cela veut dire qu’il arrive dans le gros intestin où il expose le chat à des putréfactions indésirables.
Si vous le cuisez dans l’eau (façon pot au feu ou bœuf carottes), il se transforme en gélatine ce qui facilite sa digestion (pour votre chat comme pour vous). Mais il garde une mauvaise valeur biologique car il est très déficient en lysine, en tryptophane et en AA soufrés.
Rappelons que pour le chat, il y a 11 acides aminés indispensables et non 10 comme pour nous. On retrouve donc la lysine, l’arginine, la méthionine, la valine, la leucine, l’isoleucine, la thréonine, l’histidine, le tryptophane, la phénylalanine et… la taurine.
La déficience en taurine provoque en autres une dégénérescence de la rétine rendant le chat aveugle. La prévention est simple. Le chat doit impérativement consommer des protéines animales, généralement riches en taurine (sauf le lait de vache qui serait dix fois plus pauvre en taurine que le lait de chatte ou de chienne).
Cela signifie que, quelles que soient vos convictions, il n’est pas possible d’élever un chat exclusivement avec des protéines d’origine végétale.
Parmi les viandes possibles, la viande de boucherie peut être distribuée crue ou légèrement poêlée mais de préférence non bouillie. On utilise généralement ce qu’on appelle en boucherie des morceaux de deuxième ou de troisième catégorie. Elles doivent cependant être correctement parées pour éliminer les aponévroses, les tendons qui sont trop riches en collagène.
La viande de porc doit par contre être bien cuite pour supprimer tout risque de contamination parasitaire.
La viande de volaille admet des cuissons plus variables.
La viande « pour chats et chiens » a une composition variable mais est généralement une bonne source de protéines. Cependant, elle est aussi assez riche en matières grasses ce qui la rend très appétente mais très énergétique. Elle est donc utile surtout chez les chats qui ont des besoins importants (chatte allaitante, chaton en croissance) ou un appétit diminué (chat âgé ou malade). Pour les autres, il faut limiter son emploi.
A noter que la viande étant déficitaire en minéraux, un régime « tout viande » expose le chat à de graves problèmes osseux en l’absence d’une supplémentation adéquate.
Bonne journée.
Catherine Kaeffer