L'huile essentielle d'arbre à thé : explication de ses modes d'action
L'arbre à thé (Melaleuca alternifolia) est connu pour son activité antibactérien et antifongique et surtout pour son huile essentielle, l'une des rares utilisable en application locale. Mais comment ça marche? Magie, Vaudou, pierre-papier-ciseau, science... ?
Commençons par la composition chimique de cette huile :
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Monoterpénols (40-50 %) : α-terpinéole, terpinène-4-ol.
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Monoterpènes (30-40 %) : α et β-pinène, limonène.
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Sesquiterpènes (4 %).
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Oxydes (3-5 %) : 1,8-cinéole.
L'arbre à thé (ainsi que les principales molécules citées) a été testé pour son activité antifongique sur Candida albicans, antiseptique sur Escherichia coli et Staphylococcus aureus, antiviral sur les virus Influenza et anti-inflammatoire par rapport à une infection à Candida albicans. Avec ces données, nous pouvons connaître les différents modes d'action modes d'actions.
Il faut savoir que d'un point de vue strictement cellulaire, les champignons sont beaucoup plus proche de nous que les bactéries. Le champignon fait partie des organismes eucaryotes comme nous alors que les bactéries sont des procaryotes. Un antifongique est donc susceptible de toucher une cible commune entre nous et le champignon...
Vous voyez le problème : tuer le champignon, d'accord, mais tuer le patient... Il y a des mauvaises langues qui diraient que ce n'est pas souhaitable.
L'huile essentielle inhibe la fixation du champignon sur la paroi des cellules et sa croissance. Il ne peut donc faire un foyer infectieux.
L'activité antiseptique ne commence qu'à partir de trente minutes de contact et plus le contact est long plus le nombre de bactéries survivantes diminuent.
Les mécanismes d'action, maintenant :
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α-terpinéole, terpinène-4-ol : ces deux molécules s'insèrent dans la membrane et perturbent la perméabilité de la membrane pouvant aller jusqu'à la mort des bactéries. Son activité est surtout inhibitrice de la multiplication à cause du choc engendré par l'huile essentielle qui va nécessiter un changement dans l'utilisation de certains gènes. L'énergie utilisée par la bactérie à la seule fin de se protéger contre l'arbre à thé ne pourra pas servir à la multiplication d'où cet effet inhibiteur.
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α et β-pinène, limonène : ils vont détruire l'intégrité cellulaire, inhiber l'utilisation d'oxygène au niveau de la mitochondrie, du transport ionique et augmente la perméabilité membranaire. Cette dernière chose est en total contradiction avec les deux molécules du dessus mais cela explique le temps de latence entre le contact et l'effet sur la bactérie.
Les virus influenzae (virus de la grippe) sont aussi sensibles à l'arbre à thé. Il empêche l'entrée du virus par interaction avec l'hémaglutinine (une protéine permettant la fixation du virus sur les cellules-cibles). Le seul problème, c'est que ce sont des virus respiratoires, il est donc difficile d'avoir un contact avec le virus au site d'action.
Terminons avec l'activité anti-inflammatoire. Le terpinène-4-ol possède des propriétés anti-inflammatoires du fait d'une diminution de l'activité de certains globules blancs (les polynucléaires neutrophiles).
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Par blocage de l'interleukine IL-8 qui est une molécule majeure dans le chimiotactisme (attirance des globules blancs vers le site infectieux).
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Par une inhibition du TNFα connue pour être indispensable au processus inflammatoire et à l'activation des globules blancs.
Voilà une explication non exhaustive des mécanismes d'action de cette huile essentielle.
Bonne journée.
Kaeffer François