Mon foin est un foin de quoi ?

Publié le par Catherine Kaeffer. Editions Alpha et Omega

On parle souvent de foin sans préciser alors que le terme « foin » désigne une herbe conservée par voie sèche.

Mais la question est : quelle herbe a été utilisée pour mon foin ? Une ou plusieurs espèces ? Plantes annuelles ou vivaces ? Fertilisation ou pas ?

L’herbe de prairie naturelle (prairie permanente)

Les foins peuvent provenir de prairies permanentes, c’est-à-dire une surface naturelle qui est  toujours en herbe. C’est alors le milieu qui « sélectionne » les espèces présentes et donne ses caractéristiques au foin. Vous avez les prairies de bocage comme en Normandie, les prairies des grandes régions de production de viande comme le Limousin, les prairies des régions humides ou des bords de rivière, les prairies du Delta du Rhône, les prairies de montagne…

Bref, ce sont généralement des parcelles difficiles à cultiver par leur sol, leur pente, leur faible productivité… ou la présence de pommiers. Cela peut être aussi des parcelles éloignées de l’exploitation où on préfère intervenir plus rarement.

Dans le milieu équin, la prairie permanente est dominante car souvent la production fourragère n’est pas une priorité. Souvent la fertilisation est faible voire absente.

Flore variée égal composition chimique et valeur nutritive variée. Notamment, un des grands critères est la teneur en légumineuses qui joue à la fois sur la capacité du foin à supporter des fanages un peu énergiques, sa teneur en protéines et sa teneur en calcium.

Les foins très renommés comme les foins de montagne ou le foin de Crau sont généralement des foins à haute teneur en calcium. Ce facteur est indéniablement intéressant pour des vaches laitières ou des chevaux de course pour lesquels l’apport en calcium est souvent limitant. Par contre, pour des chevaux adultes de loisir, nourris essentiellement au foin, on peut arriver à des rapports phosphocalciques supérieurs au maximum tolérable et dans ce cas, il vaut mieux utiliser des foins moins renommés mais plus adaptés à ce type de chevaux.

L’herbe de prairie temporaire en mélange

Il s’agit là de prairies ensemencées avec des espèces « prairiales » en mélange. Les mélanges sont conçus généralement pour une utilisation donnée : vache laitière, bovins viande, chevaux et/ou un type de sol ou de climat : supporte le calcaire, la sécheresse…

Ces prairies ont une longévité de 3 à 5 ans en moyenne en fonction des pratiques culturales et du mode d’exploitation.

En général, les graminées dominent car elles constituent environ 75 % de la biomasse produite. Pour les graminées on a généralement une base de ray-grass anglais, de dactyle ou de fétuque associée à une ou plusieurs légumineuses pour la fourniture d’azote comme le trèfle et parfois la luzerne.

Au fil des années, la composition de la flore peut varier notablement en fonction à la fois des conditions du milieu et des conditions d’exploitation. En effet, on peut dire qu’il y a compétition au sein des plantes du mélange et on peut favoriser, volontairement ou pas, un des protagonistes.

Selon les cas, la fertilisation est plus ou moins importante.

Les foins de prairie naturelle comme de prairies temporaires sont communément appelés " foins de pré ".

Les fourrages mono-spécifiques (1 seule espèce)

Il s’agit dans ce cas d’une seule espèce qui est semée, exploitée une ou plusieurs années en fonction de l’espèce choisie. Cela permet d’obtenir un produit très homogène dont les caractéristiques sont celles de l’espèce cultivée. En effet, comme il s’agit d’une herbe cultivée, non seulement la composition sera très proche d’un bout de la parcelle à l’autre (donc d’un round au suivant) mais encore entre deux parcelles et même entre deux fournisseurs.

Pour les graminées fourragères, vous trouverez donc facilement sur le marché, des foins de ray-grass (anglais, italien, hybride), de dactyle, de fétuque (élevée ou des prés), de fléole, de brome… Pour les légumineuses, on retrouve la luzerne, les trèfles (souvent violet), le lotier, le sainfoin…

Souvent actuellement, on trouve l’idée qu’un fourrage mono-spécifique est forcément moins « riche » qu’un foin de prairie naturelle. Si on parle de la richesse floristique et donc de sa diversité, c’est évident. Si on parle sur un plan nutritionnel, cela l’est beaucoup moins. En effet, tout dépend de l’adéquation des caractéristiques de l’espèce avec les besoins de l’animal.

En outre, on a généralement moins de refus sur un fourrage mono-spécifique s’il est bien accepté. En général, le ray-grass par exemple est apprécié. Mais un foin de dactyle sera peut apprécié des chevaux alors qu’il est consommé en mélange à condition de ne pas être trop présent, les chevaux n’aimant souvent pas le côté coupant des feuilles de dactyle.

On trouve aussi parfois des céréales comme l’orge, l’avoine, le blé où au lieu d’attendre l’épi, de le récolter immature « en herbe » qui peuvent aboutir à des foins.

Dans ce cas, le but est de produire du fourrage en quantité et avec de la qualité nutritionnelle. L’apport de fertilisants est donc une constance pour couvrir les besoins de la plante. En outre, dans les cultures pluriannuelle, il faut compenser les prélèvements dans le sol afin que la culture puisse se maintenir.

Catherine Kaeffer

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