Alimentation et troubles osseux
L’os est un tissu dynamique en constante évolution et non inerte comme on pourrait en avoir l’impression.
Sans entrer dans des détails sur la physiologie de l’os, disons qu’il est globalement constitué d’une structure type béton armé : c’est-à-dire une substance fondamentale de nature protéique (substance ostéoïde) avec à l’intérieur des fibres de collagène qui comme les fers dans le béton améliorent la résistance aux tractions et aux déchirements.
Sur cette trame protéique peut se fixer des cristaux de phosphate de calcium. C’est la minéralisation de l’os.
Et évidemment, beaucoup d’enzymes et d’hormones jouent sur la croissance de l’os, la synthèse de cette trame protéique, sa minéralisation (ou sa déminéralisation) utilisant pour cela des oligo-éléments et des vitamines apportées par l’alimentation.
Donc avoir un os en bonne santé qui grandit bien, impose de s’interroger au niveau alimentaire sur les apports nécessaires pour :
La trame protéique
L’osséine est une protéine riche en lysine et en arginine. Comme la lysine est un acide aminé essentiel, entendez par là qu’il ne peut pas être synthétisé par l’organisme, il faut absolument qu’il soit apporté par l’alimentation : d’où le fait que les besoins en lysine ont été déterminés pour le poulain.
Les problèmes d’apport se trouvent en cas de malnutrition sévère mais aussi sur les jeunes en croissance rapide parce que leurs besoins explosent et que la ration ne suit pas. Si la carence est spécifique de ces deux acides aminés avec le reste de la ration par ailleurs correct, on a un jeune qui grandit et qui prend du poids normalement mais qui peut faire des fractures ou fêlures spontanées surtout s’il doit fournir un effort.
Le cuivre intervient dans la formation du collagène et la mise en place de la matrice protéique de l’os. Sans lui, la matrice protéique est de mauvaise qualité et on a des fractures « en bois mort ». Bref, cela casse facilement et de façon nette.
Les éléments nécessaires à la minéralisation
La minéralisation s’effectue par des cristaux de phosphate de calcium. Il faut donc apporter non seulement du calcium mais aussi du phosphore et que le rapport entre les deux (ou rapport phosphocalcique) soit correct car les excès de l’un comme de l’autre, dérèglent le mécanisme.
Mais évidemment, pour minéraliser la trame protéique de l’os, encore faut-il qu’elle existe. Augmenter les apports en calcium et en phosphore ne permettra guère d’améliorer la situation si le problème se situe au niveau d’une carence en lysine, en arginine ou en cuivre.
Pire, si vous avez un excès de calcium, vous allez bloquer l’absorption d’un certain nombre d’oligo-éléments… dont le cuivre. Raté !
Encore mieux, si vous avez un excès de phosphore, vous provoquez une déminéralisation de l’os avec une destruction de la trame protéique même constituée avec des fracture « en bois vert ». C’est tomber de Charybde en Scylla !
Les éléments nécessaires aux deux
Évidemment vous avez un certain nombre de nutriments qui vont intervenir à la fois sur la trame protéique et sur sa minéralisation comme le manganèse, le zinc sans lequel vous pouvez avoir une enflure des articulations comme le jarret et le boulet et l’aplatissement des cartilages de conjugaison, l’iode par l’intermédiaire de la sécrétion de l’hormone thyroïdienne.
Les vitamines A et D sont favorables à la synthèse de notre trame protéique mais tout excès de l’une ou de l’autre est préjudiciable et leur rapport doit être surveillé.
Catherine Kaeffer
Cet article a été rédigé par un membre de l'équipe de Techniques d'élevage. Retrouvez tous nos articles sur http://www.techniquesdelevage.fr ou http://anneetcat.wix.com/techniques-elevage.