Pourquoi mon cheval grossit-il à l’herbe ?
Beaucoup de propriétaires se plaignent que leurs chevaux deviennent ronds dès qu’ils sont mis à l’herbe.
Cette réalité correspond à la fois à une augmentation du volume du tube digestif et à un engraissement.
L’augmentation du volume du tube digestif
L’augmentation du volume du tube digestif apparaît dans les jours qui suivent la mise à l’herbe et disparaît dans la semaine qui suit le retour au foin. La raison en est purement volumétrique.
En effet, prenons un cheval qui mange 10 kg de foin. Le foin fait environ 90 % de matière sèche. Il va donc avoir dans son tube digestif
9 kg de sec et 1 kg d’eau.
Si ce même cheval va au pré, il mangera une herbe qui se situera aux alentours de 20 % de matière sèche. Dans ce cas, il va ajuster sa consommation à ce qui le nourrit vraiment : le poids sec. Il mangera jusqu’à consommer nos 9 kg d’herbe sèche. Il devra pour cela consommer 9 /0,2 = 45 kg d’herbe fraîche. Il aura donc dans son tube digestif
9 kg de sec et 36 kg d’eau.
Et forcément 35 kg d’eau en plus, cela prend de la place. Évidemment, il va moins boire. Mais cette eau « d’herbe » n’est pas comme l’eau de boisson, une eau totalement disponible dès l’ingestion. Elle se libérera au fur et à mesure de la digestion et pendant ce temps, elle occupe… un certain volume.
Et le ventre s’arrondit en l’espace d’un ou deux jours.
Cela prouve bien que ce n’est pas de la graisse car le phénomène est trop rapide. En outre, la perception des côtes que vous pouviez avoir n’a pas changé.
Le stockage de graisse
Petit à petit au cours de la saison de pâturage, les côtes légèrement apparentes se recouvrent d’une couche de graisse plus ou moins épaisse. Ce phénomène correspond donc bien à une prise de poids réelle.
Cela provient du fait que pour le cheval à l’entretien (ou pour le cheval de loisir qui fait une petite balade le week-end), si la quantité d’herbe présente n’est pas limitante, dans tous les cas, il mangera spontanément plus que pour couvrir ses besoins énergétiques et protéiques (mais pas ses besoins en minéraux). Donc il prendra du poids.
C’est ce que montre le graphique avec en bleu les besoins, en vert, les apports d’une herbe du mois de mai d’excellente qualité, et en jaune, ceux d’une herbe d’été déjà nettement moins énergétique.
Comparaison des besoins et des apports d'un cheval ou d'un poney au pré. Techniques d'élevage. Tous droits réservés
Évidemment c’est pour l’herbe du mois de mai, que la différence entre les apports et les besoins sera la plus importante. Pour une herbe d’été, on a une situation un peu plus équilibrée.
De même proportionnellement, le dépassement est plus important pour les poneys. Cela explique qu’on a le sentiment qu’ils grossissent en suçant des cailloux.
Ces chiffres supposent que l’herbe est à volonté, de bonne qualité et avec un couvert dense (ou une très grande surface).
Ils montrent qu’il est illusoire d’espérer garder un poids constant à un cheval de loisir à l’entretien ou à une jument en tout début de gestation, au pré. 3 positions sont possibles.
1. accepter cette prise de poids en été quitte à le reperdre en hiver ce qui est un cycle physiologique ;
2. limiter les quantités disponibles en limitant la qualité de la pâture, la surface ou le temps de pâturage. Ainsi, le cheval où le poney ne pourront pas manger autant que souhaité et donc auront un apport qui correspondra aux besoins.
3. augmenter les besoins de façon importante, notamment par le travail. Mais ce système peut trouver assez vite ses limites comme nous le verrons dans un article ultérieur.
Catherine Kaeffer
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