La mélasse : canne ou betterave, pas du tout le même tonneau !
On parle souvent de la mélasse en général, sans faire la différence entre mélasse de canne et mélasse de betterave car on pourrait penser que ce sont deux produits très proches. Ils ont certes de nombreux points communs mais aussi des différences notables qui peuvent avoir des conséquences si leur utilisation se fait en quantités notables.
Les points communs :
La mélasse est un coproduit sirupeux de la cristallisation du sucre. C’est un produit assez collant, riche en sucre, avec une agréable odeur de caramel. Ces trois caractéristiques font comprendre ses utilisations :
Comme elle est riche en sucre (environ 46 %), elle apporte 0,88 ou 0,89 UFC par kg. C’est donc une source énergétique qui est par exemple utilisée dans la paille mélassée pour améliorer les piètres qualités fourragères de la paille ou dans la luzerne mélassée pour rééquilibrer le rapport protidoénergétique.
Comme elle est collante, c’est un additif technologique pour nombre de granulés, pour améliorer leur tenue et éviter qu’ils ne partent en farine dans le sac ce qui déçoit le propriétaire et fait tousser les chevaux.
Comme elle a une odeur de caramel et un goût sucré, elle sert à rendre appétents les mélanges de minéraux qui ont par nature un goût détestable. Elle est très utilisée dans les seaux de pâture où il faut inciter les chevaux à une consommation régulière car, comme cela a été démontré, le cheval ne les consomme pas poussé par une carence minérale mais bien parce que c’est bon.
Les autres caractéristiques sont : pas de cellulose, pas d’amidon, peu de matières grasses environ 10 % de matières minérales avec moins de 1 % de phosphore mais une teneur en potassium très élevée de l’ordre de 37-39 % ce qui explique son effet laxatif.
Mais on note aussi des différences notables :
La première est la teneur en protéines qui est presque trois fois plus importante sur la mélasse de betterave (11 %) que sur celle de canne (4 %).
Mais surtout alors que la teneur en calcium de la mélasse de betterave est de 1 %, celle de canne est de 7,4 % ce qui l’amène à un rapport phosphocalcique de 12,7 ce qui est très important. Ce point est à mon avis à rapprocher de la teneur en glucides structurels plus importants de la canne à sucre que de la racine de betterave.
Évidemment, si votre cheval en absorbe des quantités peu importantes, cela ne va pas déséquilibrer sa ration. Mais à des ingestions plus notables, il convient d’en tenir compte.
Nous verrons les implications de la présence de mélasse dans les aliments pour chevaux dans un prochain article.
Catherine Kaeffer
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MAJ Août 2021