Lait, croissance du poulain et qualité protéique des aliments
Durant les premières semaines de vie, les besoins protéiques du tout jeune poulain sont essentiellement couverts par le lait maternel. C’est dire son importance et les conséquences sur le long terme d’une alimentation maternelle déficiente en protéines pour elle comme pour le poulain.
En cas de carence, le signe le plus précoce est une démusculation de la mère. En effet, la source de protéine la plus accessible est le muscle, ce qui provoque le dos creux observable chez certaines juments. D’autre part, la teneur et la composition des matières azotées du lait est influencée par la ration. Un déficit azoté tend à réduire la production laitière et le taux protéique du lait avec des répercussions sur la vitesse de croissance du poulain.
De façon normale, la concentration protéique du lait décroit au fur et à mesure de l’avancement de la lactation. Si le colostrum peut contenir entre 10 et 19 % de protéines, essentiellement sous forme d’immunoglobulines, le lait a une teneur très inférieure.
En début de lactation, la teneur en protéines est de 2 à 3 % sur produit brut. Entre 2 et 4 mois, soit dans la période englobant le pic de lactation, elle est de 2 % environ. Elle chute à 1,5 – 1,8 % en fin de lactation. Il est probable que lorsqu’on poursuit la lactation au-delà des 6 mois, le taux protéique chute encore davantage.
Le lait est considéré comme une source de protéines de haute qualité biologique pour le poulain car son profil en acides aminés est proche de celui du muscle. En outre, la digestibilité des protéines du lait est élevée. Des études comparant les croissances de poulains nourris avec comme source protéique du lait ou des graines de lin montrent l’importance de l’origine des protéines sur l’état des jeunes.
On considère cependant que après 3 mois, il est possible de nourrir correctement un poulain avec un apport protéique provenant en majorité d’autres sources que le lait.
Encore faut-il pour un bon résultat faire attention à la source utilisée. La comparaison des profils montre à l’évidence que les protéines du tourteau de soja s’éloignent moins du lait et du muscle, notamment au niveau de la teneur en lysine, que des protéines de luzerne.
En outre, évidemment, la source utilisée ne doit pas avoir pour conséquence d’augmenter exagérément la part de cellulose que le poulain ne digère pas correctement à cet âge ou de déséquilibrer la ration notamment au niveau minéral.
Personnellement et pour ces raisons, je reste très attachée à l’utilisation de protéines de lait pour tout poulain de moins de 1 an et ceci avec d’autant plus de conviction qu’on a affaire à un poulain à croissance rapide (chevaux de course ou de sport débourrés tôt, jument mises à la reproduction à 3 ans) ou intense (poulains de trait).
Catherine Kaeffer
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