Avantages et inconvénients de produire ou utiliser un foin épié
Dans un précédent article nous avons vu ce qu’on appelle un foin épié.
Pourquoi le produire ? Pourquoi l’utiliser ?
Au niveau de la production
Au fur et à mesure du déroulement du premier cycle de végétation de la plante, la quantité de matière augmente : les feuilles poussent, les tiges s’allongent. Donc plus on coupe tard, plus on a de produit, de quantité de foin à récolter. En outre, l’herbe est moins chargée en eau. Il y aura donc moins d’eau à évacuer pour passer de l’herbe humide au foin sec. Enfin, on arrive souvent dans des mois où la météo est plus clémente. Les fenêtres de beau temps sont donc souvent plus nombreuses et durent plus de temps.
Produire un foin épié permet donc d’avoir plus de foin et de sécuriser le fanage. Ce sont souvent des foins bien séchés et partant qui se conservent bien avec moins de mycotoxines et de poussière.
Chaque médaille a son revers. Une quantité plus importante de tiges, une hauteur plus importante (donc plus de cellulose), moins de feuilles proportionnellement (donc moins de protéines), une plante qui a utilisé ses réserves pour former son grain (donc moins de sucres), le produit obtenu aura au kg une moins bonne valeur nutritive.
On a donc un dilemme cornélien : soit avoir peu de foin avec une valeur nutritionnelle élevé et un risque de mauvaise conservation important, soit avoir plus de foin avec une valeur nutritionnelle faible et un risque moindre d’avoir une mauvaise conservation.
Il n’y a pas vraiment de bonne ou de mauvaise méthode. Cela dépend des objectifs recherchés… et du ciel.
Au niveau de l’utilisation
De façon générale, on recommande d’utiliser un foin épié pour tous les animaux à besoins nutritionnels faibles car ainsi on peut leur en donner des quantités qui les satisfont sans les rendre obèses. C’est le cas de la plupart des poneys s’ils travaillent peu, plus encore pour les shetlands et impérativement pour les ânes.
De façon plus particulière, on recommande le foin épié pour les chevaux ayant des problèmes de SME, d’insulino-résistance ou de PSSM (Myopathie à stockage de polysaccharides qui est une maladie génétique).
La raison en est simple et est la même pour les trois : qui dit formation de l’épi dit consommation des réserves de fructanes de la plante. Donc le foin contiendra moins de sucres. Comme dans ses trois situations le sucre n’est pas conseillé, forcément, il vaut mieux choisir un foin épié.
Par contre, pour un poulain, une jument allaitante, un foin épié risque d’avoir une valeur nutritive insuffisante.
Pour le cheval adulte sans pathologie et sur paille, l’utilisation d’un foin plus riche ne pose généralement pas de problème puisque le manque relatif de fibres de ce type de foin est le plus souvent compensé par l’ingestion de paille. Le raisonnement ne sera évidemment pas le même pour un cheval sans litière ou sur litière non labile.
Catherine Kaeffer
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