La conservation du fourrage par voie humide (ensilage, enrubanné, préfané...)
La base de l’alimentation des chevaux est le fourrage et l’herbe est souvent présentée comme l’aliment idéal. Malheureusement, la production de l’herbe est extrêmement variable en quantité comme en qualité. Il est donc nécessaire de la récolter dans les périodes d’abondance et de la conserver pour pouvoir la redistribuer quand elle vient à manquer.
Partons de l’herbe dans le pré. Elle contient 80 % d’eau. Si on la met en tas, elle chauffe, elle moisit… bref, elle est rapidement inconsommable.
Il faut la « stabiliser » donc limiter le développement des microorganismes.
Cela peut se faire par séchage (voir article précédent) ou par acidification.
Acidifier ou la conservation par voie humide
Il est aussi possible de conserver le fourrage humide à condition de le rendre suffisamment acide pour bloquer les développements bactériens indésirables. C’est la technique de l’ensilage. On peut faire de l’ensilage directement après la fauche ou après un séchage plus ou moins poussé.
Le terme enrubanné désigne tout produit conditionné en balles rondes recouvertes d’un film plastique. Le terme préfané désigne un produit qui a subit un séchage au champ avant le conditionnement. Pour le cheval, la teneur en matières sèches du produit doit être supérieure à 50 %.
Quatre règles à retenir :
1. Plus le produit sera humide plus il devra être acide pour se conserver correctement donc moins il sera bien toléré par le cheval.
2. Une conservation par voie humide n’est possible qu’en l’absence d’oxygène ce qui impose tassement et étanchéité. Rejetez systématiquement tout enrubanné qui présente des trous. Manipulez avec précautions. Une fois ouvert consommez rapidement (entre 2 et 5 jours). Choisissez les conditionnements en fonction du nombre de chevaux que vous avez. Plus les tiges sont dures, plus le tassement est difficile laissant des poches d’air et plus le risque de percement est élevé.
3. Sur un plan digestif, un enrubanné, ce n’est pas un foin. Donc il faut prévoir une transition pour passer de l’un à l’autre comme pour tout changement alimentaire.
4. Au niveau nutritionnel, les enrubannés ont une valeur alimentaire équivalente à celle d’un bon foin coupé au même stade. Mais comme ils sont très appétants, donnés à volonté, ils permettent des vitesses de croissances supérieures à celles d’un foin. En outre, l'herbe pour un enrubanné est souvent fauchée plus tôt en végétation d'où la réputation de l'enrubanné d'être "riche" voire "trop riche".
L’enrubanné présente donc de multiples avantages à la fois pour le producteur qui peut ainsi faucher de l’herbe plus tôt dans l’année à une saison où la météo n’est pas très stable et pour le propriétaire de chevaux qui a un fourrage qui ne nécessite pas de stockage au sec et qui est idéal pour les chevaux qui ont des problèmes respiratoires.
Un bémol tout de même mais de taille. Comme on l’a vu, plus le produit est sec, moins il sera acide. Dans certains cas, le délai de descente du pH en dessous de 5 est insuffisamment rapide pour inhiber le développement de Clostridium botulinum qui dans ce milieu humide trouve des conditions idéales. Or, le cheval est très sensible à la toxine botulique. Cela explique les cas qu’on a pu observer de chevaux atteints de botulisme après la consommation de balles mal conservées mais aussi de balles ne présentant pas de défauts visibles.
Catherine Kaeffer
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