Montée de lait, lactation et douleur chronique
Au moment de la mise-bas, la femelle produit du colostrum mais rapidement, la lactation doit se mettre en place pour nourrir le jeune pendant plusieurs mois. Il s’agit d’une étape cruciale pour le jeune qui sinon, en conditions naturelles est condamné.
Voyons comment se passe ce processus :
Les mamelles n’atteignent leur plein développement que lors de la première gestation. Avant la mise-bas, tout se met en place pour la lactation (canaux, acini, lactocytes, hypophyse) mais la progestérone et les œstrogènes bloquent le cycle et empêchent la sécrétion de lait.
Juste avant la mise-bas, la glande mammaire entre en activité et le processus de production commence d’abord par du colostrum puis quelques heures après la mise-bas, par du lait proprement dit. Au niveau hormonal, la progestérone chute. C’est la montée laiteuse mais les œstrogènes bloquent toujours la sécrétion de prolactine. La mamelle se gonfle car les lactocytes se remplissent de colostrum sans le libérer dans les acini.
A la mise-bas, le fœtus et le placenta sont éjectés. La chute des œstrogènes libère la sécrétion de prolactine. La prolactine provoque la sécrétion du lait par les lactocytes : la lactation s’installe
Une fois que la lactation est commencée, elle est entretenue par les stimulations mécaniques de la tétée. La production d’ocytocine contracte les acini et entraîne le phénomène d’éjection du lait.
Mais ce phénomène important pour la mise en place de la lactation comme pour son maintien peut être contrarié en cas de stress, phénomène bien connu chez les animaux laitiers.
La douleur et le stress provoquent la sécrétion d’adrénaline qui est un vasoconstricteur et un myorelaxant : elle réduit le diamètre des vaisseaux (freine l’arrivée de l’ocytocine à la mamelle) et relâche les muscles des acini. Elle stoppe donc l’éjection du lait.
En cas de douleur chronique, la jument est sous stress permanent. Cela peut entraver la production de colostrum et de lait. Mais plus encore, la jument n’a pas de citerne dans sa mamelle. Le poulain ne peut boire que 150 à 200 ml par tétée et doit donc boire très souvent. Or la présence de lait dans la mamelle la rend douloureuse ce qui amène la jument à repousser le poulain. En outre, le fait que la mamelle ne soit pas vidée régulièrement ralentit la production de lait et augmente les risques infectieux.
Dans ce cas, l’éjection du lait ne se produisant pas ou mal, la lactation s’arrête.
Il faut donc particulièrement être vigilant si une poulinière souffre de douleurs chroniques, y compris si elles n’ont aucun rapport avec la fonction reproductive.
A l’observation, un poulain qui vient à la mamelle plus souvent que la normale pour son âge doit entraîner une suspicion d’une production laitière insuffisante voire inexistante.
Dans d’autres espèces, on peut observer un rapprochement des petits avec la mère dans le but de récupérer de la chaleur. Ainsi, les jeunes porcelets dont la mère a une production laitière insuffisante, vont carrément se coucher sur elle au lieu de se mettre au sol en position classique de tétée ou de s’éloigner pour aller sous la lampe.
Catherine Kaeffer
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