Poulain, ânon et gestion parasitaire

A l'heure où l'usage des vermifuges en systématique est de plus en plus remis en question chez l'adulte, les programmes restent majoritaires pour les jeunes. Vermifuge tous les mois, tous les deux mois... les préconisations à délai fixe vont bon train et de nombreux propriétaires les appliquent la peur nouée aux entrailles.

A l'inverse quelques propriétaires optent pour le 100 % naturel et ne donnent plus rien. Ils accusent les vermifuges dits "chimiques" de bouleverser la flore et d'être à l'origine de résistances.

Le nouveau venu dans ce débat peut douter des arguments des uns, adhérer à d'autres ou se sentir totalement perdu. Pour ajouter à sa confusion, il aura moultes témoignages lui indiquant que "tout va bien chez moi au naturel" ou "tel poulain est mort d'une colique vermineuse dans des souffrances atroces", la faute au naturel, bien sûr...

Le débat se termine souvent par un choix guidé par l'émotion et non par une réflexion. Les deux camps se glorifieront d'une âme convaincue ou pleureront sur le sort des équidés.

Mais quelle que soit votre décision, un seul être en subira les conséquences directes : votre poulain ou votre ânon. Et malheureusement il est souvent le grand oublié de ce type de débat.

Réparons cette erreur et invitons à notre table les grands oubliés de la gestion parasitaire pour prendre une décision sur ce qu'il convient de faire. En tant que présidente de séance, je vous propose la formule suivante.

Pour ce débat, on réunira : vous (propriétaire) et votre poulain (ou ânon).

L'assistance se composera à minima de votre vétérinaire, de l'éventuel gérant de vos pâtures et des autres équidés... car vous ne ferez rien sans eux. La gestion parasitaire ce n'est pas une décision qu'on prend tout seul, "dans son coin", c'est un travail d'équipe dans lequel chaque acteur a un rôle à jouer.

En introduction, je rappellerai les éléments qui fondent la réflexion : comment est hébergé le jeune, quelles sont ses relations, quel avenir envisage-t-on pour lui... ?

Ensuite, on laisse la parole au poulain ou ânon, il donnera son âge, ses antécédents, son ressenti... et beaucoup d'autres informations, car c'est un vrai bavard.

Vous prendrez ensuite la parole et vous pourrez dire ce que vous pouvez faire, ce qui vous fait peur, ce que vous souhaitez... vous vous tournerez vers votre véto ou votre gérant alternativement pour savoir comment protéger au quotidien votre jeune équidé et ce qu'ils peuvent faire pour vous aider. Les autres équidés auront également leur mot à dire car tout protocole va aussi changer leurs habitudes.

Et enfin, dans un travail de consensus, on trouvera le programme qu'il vous faut. Un programme rarement extrémiste et souvent basé sur l'observation, la surveillance et l'intervention raisonnée.

Vous trouvez que je suis fantaisiste ? Pourtant, à Techniques d'élevage, on y travaille au quotidien et nous vous offrons les clés de la réflexion à travers un service novateur : l'analyse des risques parasitaires.

En attendant, un petit tableau pour résumer les avantages et inconvénients des deux extrêmes :

Anne ANTA

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