L’arrivée d’un poulain chez soi
Vous en avez vu beaucoup mais c’est lui qui a fait battre votre cœur plus fort, lui que vous avez reconnu comme votre futur compagnon de tous les jours. Vous l’avez acheté, ce poulain si jeune, qui tête encore sa mère mais qui d’ici quelques semaines sera chez vous pour commencer un long parcours ensemble, semé d’embûches peut-être de temps en temps mais surtout de joies et de complicité.
Il faut se préparer à bien l’accueillir ce tout petit, si différent d’un cheval adulte et les premiers moments en votre compagnie sont si importants… non, je ne vous mets pas la pression… enfin un peu quand même. Pour vous comme pour lui, il faut que cela se passe avec un maximum de confort. Certes, on peut toujours rattraper une arrivée qui s’est mal passée mais il vaut mieux ne pas avoir à le faire.
Le premier point et peut-être le plus important pour accueillir un poulain est votre disponibilité. Un poulain c’est un bébé et tous les jeunes parents savent que les petits quand ils arrivent, ils sont constamment besoin de vous. Il faudra veiller à son confort, vérifier que cela se passe bien avec les chevaux déjà présents, qu’il mange correctement etc. Selon les cas, cela veut dire qu’il faut que quelqu’un passe le voir entre 3 et 7-8 fois dans la journée. Donc pour ses premiers jours… prenez des « vacances ».
Souvent, ce grand jour de joie mais avec aussi un peu d’appréhension pour vous, sera pour votre poulain, le jour des grands changements : voyage en van, changement de lieu, des personnes qu’il ne connaît pas, des chevaux qu’il ne connaît pas non plus…
Pour le trajet, évidemment, un trajet de 20 minutes en van n’a strictement rien à voir avec le fait de traverser la France. Même si le conducteur est très doux, le fait de devoir pendant des heures tenir debout avec un plancher qui bouge, dans le bruit, est forcément très fatigant. Votre poulain a donc toutes les chances d’arriver exténué après toutes ses émotions.
Pensez donc à demander en amont à votre éleveur quel aliment il donne au poulain. Achetez-en un sac ou demandez-lui de vous en vendre un. Comme cela, à son arrivée, le poulain aura la nourriture à laquelle il est habitué… retrouver ses « vieux chaussons », ses petites habitudes, vont l’aider à se remettre. Vous commencerez la transition quelques jours plus tard si nécessaire.
Souvent, surtout si on a de la route et en cette saison, l’arrivée se passe en fin de journée. Mettre le poulain dans un pré qu’il ne connaît pas, qu’il n’aura pas le temps d’explorer avant que la nuit tombe, est un stress réel. Il vaut bien mieux qu’il soit à l’abri, dans un lieu clos où il ne pourra pas se blesser, avec son repas habituel, du foin à volonté, une bonne litière et de l’eau fraîche. Si vous le mettez en box pour sa première nuit, fermez le volet du haut, ce sera plus sécurisant.
Au niveau de la litière, la paille est celle qui lui apportera le meilleur confort car elle est chaude et en outre le poulain va pouvoir s’enfoncer un peu dedans. A noter que les besoins thermiques d’un poulain de 6 mois sont plus importants que ceux d’un adulte. Une nuit froide ne pose aucun problème à un adulte. Pour un poulain, il convient de le mettre à l’abri du vent et des courants d’air et à une température nettement supérieure à 5 ° C surtout là qu’il est forcément fatigué. Je parle de la température au niveau de son corps. Si vous avez par exemple une température de 0 dehors mais que le poulain est bien blotti dans une épaisse litière de paille bien sèche qui l’isole du sol, qui le recouvre en partie, et encore mieux au milieu des autres chevaux, il peut être parfaitement à l’aise. Attention cependant aux poulains qui viennent de pays chauds comme l’Espagne et que vous accueillez en région froide. Il faut compter un bon mois pour qu’il ait le temps de s’adapter à ce nouveau climat. Pendant ce mois, il faudra être particulièrement prudent avec l’humidité et les courants d’air.
Si vous avez un abreuvoir automatique, mettez-lui un bac, surtout si chez son éleveur, il n’était pas habitué à l’automatique. Attention, un abreuvoir à niveau constant chez l’éleveur n’aura pas habitué le poulain à un abreuvoir à palette, qui peut éventuellement être un peu dure et pas forcément à la bonne hauteur. Le poulain a transpiré même si cela ne se voit pas. Il n’a sûrement pas pris le temps de boire suffisamment. Maintenant qu’il est au calme, il faut qu’il puisse s’hydrater à nouveau à fond.
Pour le foin, mettez-le au sol parce que c’est plus simple pour lui et soyons clair, plus il en mangera, mieux cela le calmera et lui permettra de s’accoutumer à son nouvel environnement. Il doit donc pouvoir trier, gâcher, et surtout pas se prendre la tête.
Pour l’aliment, regardez comment l’éleveur lui donnait : dans un seau… vous faites pareil. A terre… même chose chez vous. La mangeoire c’est plus délicat car souvent dans une écurie les mangeoires ne sont pas à la bonne hauteur pour les poulains. Dans ce cas, choisissez la formule à terre ou dans un seau selon votre situation.
Si le poulain n’a pas l’habitude de l’aliment, qu’il n’en a jamais consommé, il va falloir le convaincre que c’est consommable… et ce n’est pas une mince affaire (Voir : mon poulain refuse de manger !). Dans ce cas, si le poulain est confiant et curieux donnez-lui à la main. S’il ne l’est pas, on peut le donner au seau, parfois mélangé à une poignée de foin. A noter qu’un poulain doit toujours être isolé pour manger. Nous avons déjà développé ce point, nous n’y reviendrons pas.
Si vous avez un cheval particulièrement sympa surtout avec les petits, il est possible de les mettre ensemble dans une stabulation un peu grande. Si vous n’avez que des boxes ou que vous n’êtes pas sûr que le cheval ne va pas être très tolérant, il vaut mieux les séparer pour la nuit. Qu’ils se voient, qu’ils s’entendent, qu’ils puissent se toucher oui, mais chacun son espace, le temps qu’ils fassent connaissance. A noter que certains chevaux qui n’ont pas la réputation d’avoir bon caractère peuvent « craquer » devant un tout petit et s’instituer « grand frère » ou « tante » spontanément.
Regardez votre abri, votre clôture avec un œil neuf. Cherchez tout ce qui pourrait blesser, faire peur ou ne pas être compris. Traquez les planches branlantes depuis des lustres, les rubans de clôtures qui ne sont pas tendus, les « trucs » qui sont stockés ici ou là. Pensez à tout ce qui n’est pas à la hauteur du petit nouveau si vous n’avez jamais eu que des adultes.
Et surtout… surveillez. Soyez présent. Cela ne veut pas dire chercher à le toucher tout le temps. Cela veut dire passer, lui dire quelques mots, voir si tout va bien, donner un peu d’aliment ou d’eau, vaquer à vos occupations près de lui. S’il est avec d’autres chevaux, pensez à respecter la hiérarchie et occupez-vous toujours des grands en premier. Non seulement cela évitera toute jalousie mais en plus cela commencera l’éducation de votre poulain qui voyant que les grands sont à l’aise avec vous, fera naturellement de même petit à petit.
Catherine Kaeffer
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