Quels sont les effets du pâturage de nos chevaux sur l’herbe ? 2. Les différentes zones d’un pré

Publié le par Catherine Kaeffer. Editions Alpha et Omega

Dans un précédent article, nous avons vu l’impact du pâturage sur la plante en elle-même. Nous allons maintenant nous intéresser à la zone dans laquelle elle se situe.

Au niveau de la petite zone tout autour de la plante, les effets du pâturage sont encore plus importants et ces effets sont plus marqués avec les chevaux, plus sélectifs qu’avec les bovins. On arrive ainsi à avoir 4 grands types de zones sur les parcelles pâturées :

Les zones surpâturées se caractérisent par une végétation basse d’espèces résistant bien à la fois au piétinement et à des prélèvements fréquents. Ce sont souvent des plantes à rosette ou avec un port bas comme le pissenlit, la pâquerette ou le plantain. Elles ne reçoivent pas beaucoup de crottins ni d’urine. Ce sont donc des zones pauvres et surexploitées.

Les zones de refus correspondent à des zones ayant reçu un crottin dans un cycle antérieur. Ce crottin leur a amené des éléments nutritifs. Elles sont devenues plus riches en azote et en matière organiques. Elles sont aussi beaucoup plus riches en minéraux. Du fait du comportement des chevaux, elles vont attirer d’autres crottins et ne vont plus être consommées. Du coup, elles sont à la fois fertiles et un havre de paix pour les plantes. Elles vont donc permettre le développement de plantes plus exigeantes sur un plan nutritif, avec un développement plus lent et/ou plus important comme la houlque ou le dactyle. L’exemple du dactyle est parlant. Il est bien consommé quand il est jeune. Par contre, lorsqu’il devient plus vieux, les feuilles deviennent dures et il forme des touffes volumineuses. De ce fait, il est peu apprécié à ce stade des chevaux qui le laissent tranquille.

Les zones nues ou défoncées. Ce sont des zones qui produiront peu ou pas d’herbe. Elles se trouvent sur les zones de passage (chemins), les abords des abreuvoirs ou des mares, les zones de couchage. Lorsqu’on estime la quantité d’herbe que peut produire une parcelle, il convient de retirer la surface de ces zones. Elles peuvent cependant être envahies par des plantes qui résistent au piétinement et à un sol tassé et qui n’ont aucun intérêt pour le cheval.

Les zones non consommées. Je les distinguerais des zones de refus en ce qu’elles ne sont certes pas consommées comme elles mais qu’elles ne sont pas fertiles car les chevaux ne les fréquentant pas, ils n’y déposent pas de crottins. Ce sont par exemple des zones envahies par les ronces ou les orties. Elles peuvent servir de refuge à beaucoup d’animaux préservant ainsi l’équilibre écologique. Elles peuvent aussi être un réservoir de parasites, surtout si elles sont humides. Si elles sont assez hautes pour former une haie, elles vont influencer les conditions des zones adjacentes jusqu’à 2 fois leur hauteur.

Les chevaux consomment préférentiellement les plantes sur la zone surpâturée accentuant ainsi l’hétérogénéité de la pâture. Ils peuvent aussi consommer des plantes basses en limite des zones non consommées par exemple aller chercher les brins d’herbe jeune qui poussent presque sous une haie ou sous une clôture. Ce comportement va avoir un impact sur leur parasitisme.

Catherine Kaeffer

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Cheval sur une prairie. Techniques d'élevage (R) Tous droits réservés

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