Engagement des postérieurs : pour quoi faire ?

Publié le par Anne et Cat

En équitation, on nous parle beaucoup de l’engagement des postérieurs : un truc magique et il faut bien le reconnaître un peu ésotérique.

Alors, regardons un peu à quoi cela correspond dans la pratique :


équitation : engagement des postérieurs. Cdt Licart Dressage. Ed. Delmas
Comme vous pouvez le constater, sur ce croquis, dans un cas, le postérieur avance davantage que dans l’autre sous le corps et d’autre part, le dos du cheval se vousse au lieu de rester creux.

Cette attitude a pas mal de conséquences sur la façon dont le cheval se déplace.


Mais revenons à nos moutons, ou plutôt au titre de cet article : pourquoi recherche-t-on l’engagement des postérieurs ?

Et bien, c’est très simple. Regardez le schéma suivant :



 

équitation équilibre du cheval et centres de gravité. Dessin de base de Yves-Benoit Géronière.

 

Le centre de gravité du cheval est situé légèrement en avant du milieu du corps (du fait de l’encolure) (flèche violette).

Suivant le vieil adage : à cheval comme à pied, un cavalier doit être au-dessus de ses pieds, le centre de gravité du cavalier est donc situé au niveau du nombril et à la verticale du plancher de l’étrier (si sa position est correcte) (flèche jaune).


De ce fait, le centre de gravité de l’ensemble cheval + cavalier avance par rapport au centre de gravité cheval seul (flèche verte)… et je ne vous raconte pas ce qui se passe si en plus le cavalier est penché vers l’avant.


Simple calcul : un cheval c’est environ 400 à 600 kg et un cavalier c’est entre 60 et 100 kg (ne montez pas tout de suite sur vos balances, je compte bien sûr le poids de la selle avec). Donc un cavalier pèse environ 15 % du poids du cheval si on considère que les chevaux fins portent généralement les cavaliers les plus légers. Et n’épiloguons pas sur l’influence du poids du corps lorsque vous avez un cavalier un peu lourd (ou un peu grand du fait de l’effet de balan) sur un petit cheval !


Tout cela a une influence non négligeable sur l’équilibre du cheval monté.


Conclusion : le fait de mettre un cavalier sur un cheval augmente le poids à porter (bienvenue Monsieur de Lapalisse) et augmente la distance entre les postérieurs qui portent la masse et le centre de gravité. Donc par rapport au cheval " naturel ", le cheval monté est en déséquilibre perpétuel vers l’avant.


Il appartient au cavalier de restaurer l’équilibre " naturel " du cheval. Pour cela deux solutions :


1. Il met pied à terre (évidemment ce n’est généralement pas ce qu’il fait… encore que cela puisse servir notamment en cas de problèmes de dos (du cheval bien sûr  !))


2. Il demande (et obtient) que les postérieurs viennent plus en avant sous la masse du cheval, ce qui a pour effet de les rapprocher du centre de gravité cheval + cavalier et ainsi de rééquilibrer l’ensemble.


Bref, l’engagement des postérieurs est un moyen qui permet au cheval monté de retrouver l’équilibre qu’il avait sans cavalier.


Cat

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :