Le reculer, bien plus qu'un exercice

Publié le par Anne et Cat

 

On peut faire reculer n'importe quel cheval, poney et même un poulain en le plaçant dans une configuration précise et en appliquant une très légère tension sur le licol. Un mouvement naturel qui n'a besoin d'aucun apprentissage, ni d'aucune force à condition que tout soit exactement à sa place.

 

Apprendre à un cheval à reculer sur demande, c'est lui apprendre à rectifier sa position pour être en condition optimale pour reculer. Ici, ce n'est pas notre but même s'il est intéressant de l'apprendre aux chevaux.

 

Mais au-delà de l'exercice de gestion d'équilibre et de masse que représente le reculer pour le cheval, le reculer est un excellent test pour le cavalier.

 

En effet, un cheval qui recule a :

 

  • les postérieurs sous la masse : imaginez un cheval avec les postérieurs qui trainent derrière, s'il recule un antérieur, il se déséquilibre et les postérieurs sont déjà trop loin pour reculer davantage... donc un cheval qui recule souplement (pas en s'appuyant sur vos biceps !) a les postérieurs sous la masse,

  • un dos en place : les postérieurs étant sous la masse, vous obtenez, en plaçant la tête, le dos,

  • un transfert de poids vers l'arrière : pour soulever les pieds, il ne faut pas qu'il y ait du poids dessus,

  • une rectitude impeccable

 

Petite explication de la rectitude :

 

Imaginez 3 billes. La première représente la tête du cheval, la deuxième la masse des épaules et la troisième les hanches et la croupe (de gauche à droite sur le schéma).

 

Plaçons à présent nos 3 billes et exerçons une pression légère sur la première bille.

 

La grosse flèche bleue est le sens de la traction, les petites flèches bleues montrent le transfert de force, les boules vertes sont dans l'axe, les rouges, non...

 

reculer-droit.jpg

Le reculer parfait... on savoure ! 

 

reculer-tete.jpg

La tête n'est pas dans l'axe 

 

reculer-epaules.jpg

 L'épaule n'est pas dans l'axe

 

reculer-hanches.jpg

 La hanche n'est pas dans l'axe

 

De toutes ces situations, il en ressort que le reculer demandant le moins d'effort et donc le plus fluide... est le reculer dans la rectitude.

 

Maintenant, imaginons que vous faites un travail avec votre cheval sur la rectitude, la gestion de l'équilibre, la gestion du dos du cheval, la délicatesse du posé, la fluidité... Bref, un travail où il faut être droit et équilibré. Demandez au cheval, après un arrêt presque pas marqué, un reculer.

 

Si le cheval recule souplement et largement (avec de grands pas), c'est que la position respecte toutes les conditions posées ci-dessus. Du bon boulot !

 

Si vous obtenez un reculer hésitant. Un point n'est pas parfait car la fluidité n'est pas maximale. Cherchez à affiner la position car c'est souvent un problème de précision.

 

Si vous obtenez un seul pas correct, la position demande à être retravaillée. Un point n'est pas respecté. Arrêtez-vous et cherchez la raison avant de repartir.

 

Si vous n'obtenez rien... bah, y a du boulot, hein !

 

C'est un test pour savoir où en est son cheval et qui peut se faire en main ou monté. Bien sûr, on évitera le « recule ! » juste avant de le demander, car certains chevaux auraient tendance à rectifier leur position pour répondre à l'ordre... Et comme c'est un test pour savoir si le cavalier fait bien son travail, on ne se fâche pas si ça ne marche pas.

 

Une réponse négative à un test de ce type est une réponse qu'il faut analyser...

 

A bientôt

Anne

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