Un exercice bien fait, finit bien

Publié le par Anne et Cat

 

Comme un geste mécanique répété mille fois, avec la tendresse, la concentration et la subtilité nécessaire pour chasser un insecte, la récompense est donnée - que dis-je donnée - jetée, expulsée, sans un seul regard pour l'animal qui vient de finir l'exercice.

 

Une véritable baguette magique ou impression instantanée de la mémoire, la récompense permet de faire tout retenir à un animal : la pirouette, le déplacement des hanches, le « fais le beau » et même le mépris que vous inspire son travail...

 

Un exercice n'est fini que lorsque l'animal le considère comme tel.

 

Il ne se finit que lorsque la récompense est donnée, discutée et acceptée. Ni avant, ni après.

 

J'écrivais dans un autre article, qu'un animal peut refuser la récompense... c'est en effet le seul moyen dont il dispose pour dire « ce n'est pas fini » ou plutôt « encore un instant s'il te plait ».

 

Le problème c'est que la récompense, qu'elle soit donnée sous forme de friandise, de caresse, de tape amicale ou virile, est rarement un moment d'écoute ou d'échange.

 

On est déjà dans l'exercice d'après ou dans la suite des événements... une suite que l'animal n'envisage pas, lui qui n'en a pas encore tiré le bilan.

 

On se fait alors surprendre par un rejet soudain, un « coup de gueule » de la part de l'animal pendant l'exercice suivant et on le relie au présent sans penser que l'animal peut nous entretenir d'un présent « décalé », d'un exercice raté, d'une erreur de notre part...

 

Donner une récompense, ce n'est pas classer un exercice, c'est faire un point sur l'exercice et le récompenser dans son intégralité ou dans l'instant donné.

 

Et même dans cette subtile différence de l'instant ou de l'exercice entier, la récompense se doit d'être différente.

 

Une récompense pour une séance correcte, ce n'est pas une récompense pour un pas correct parmi tant d'autres... c'est peut-être le même geste, la même friandise mais ce n'est pas la même idée, la même explication. L'une entraîne un changement d'exercice, l'autre guide sur la bonne voie.

 

Et si on fait l'erreur de confondre ces deux récompenses, on obtient un animal qui ne retiendra de notre apprentissage que l'automatisme, la suffisance voire le désintérêt que nous avons pour son travail et la peine qu'il prend.

 

On m'expliquait, il y a peu, qu'un cheval devait prendre forcément plaisir en la récompense et qu'il n'avait jamais mauvaise conscience, ni même le sentiment que l'exercice mériterait plus amples explications... mais même un cheval peut apprendre à se taire quand il a la bouche pleine ou à finir son assiette pour pouvoir de nouveau « parler » à son cavalier.

 

Enfin, je conclurais en signalant que parfois, il est plus sage de ne pas récompenser... et notamment quand l'exercice s'est très mal passé ou qu'il s'est mal terminé à cause du cavalier, au risque d'avoir un cheval qui prenne la récompense comme une bien faible compensation ou une hypocrisie de la part du cavalier... lui qui ne daigne même pas prendre la peine de s'excuser.

 

A bientôt,

Anne

 

Chien présentation friandise

Publié dans Sujets qui fâchent

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