Un chien avec un collier semi-étrangleur
Un jeune berger allemand trépigne devant le portail de son jardin... il va sortir, son maitre a déjà préparé la laisse et le collier.
Le jeune chien bondit, saute, il passe joyeusement sa truffe dans la chaine du collier de dressage, un collier semi-étrangleur, saisit la laisse. Ces accessoires, il les connait bien, il sait que son maitre va ouvrir le portail et il se tient prêt.
Le maitre ouvre le portail et le chien s'élance. Le collier l'arrête et se ressert, la pression est forte, le chien ralentit et son maitre lui desserre le collier.
Ils font leur petit tour comme d'habitude, ils saluent les voisins humains, les autres chiens, ils jouent en liberté dans la clairière, reviennent par le bois. Comme d'habitude...
Le maitre accroche la laisse au collier, la maison n'est plus très loin, ils vont rentrer tranquillement par la route.
Soudain, un lapin détale, le chien bondit, s'élance follement.
Le collier se sert, mais le chien insiste, il voit le lapin, il veut l'attraper.
Le maitre tient bon, appelle son chien.
Mais le chien ne l'entend pas, la voix du maitre se fait lointaine et ce lapin devient flou. Pourtant, il doit être là, il l'a bien vu sauter.
Les oreilles du chien commencent à bourdonner, il ne voit plus rien mais il continue à courir encore et encore... mais il court en rond.
Il sent alors les mains de son maître sur lui, une voix lointaine, une odeur qu'il n'arrive plus à identifier et une douleur au crâne, une douleur lancinante, persistante.
On le porte, on le pousse mais pour aller où, il ne voit plus rien et couine dans sa détresse. Qu'est-ce qui lui arrive ? Son souffle se fait rauque, il n'arrive plus à respirer et cette douleur qui ne s'éteint pas et cette vue qui ne revient pas...
Tout ça à cause d'un lapin, d'un lapin qui sautait, d'une volonté d'avancer... tout ça parce qu'il aura été trop loin, n'aura pas tenu compte de la douleur... la douleur du collier, un collier semi-étrangleur mais étrangleur tout de même.
Le cerveau du chien a manqué d'oxygène un instant, un court instant mais un instant de trop. Et tandis que les cellules neuronales dépérissent, le chien tremble... pas de froid mais de panique, une panique qui l'envahit et qui le tiendra jusqu'à l'injection, la dernière injection.
A bientôt,
Anne