Cheval peureux, anxieux, perfectionniste : adoptez la « caresse russe »

Publié le par Anne Cat et François

 

Caresser un cheval, c’est bien. Mais lorsqu’on le fait monté, forcément, les rênes se détendent, les mains bougent… on n’est plus au travail.

 

D’où l’habitude de ne caresser qu’à la fin de l’exercice, du parcours.

 

Cela exige donc que le cheval attende sa récompense. Certes, une cession dans la main peut récompenser une cession de nuque comme une cession dans la jambe signifie au cheval qu’il a bien répondu.

 

Mais, un cavalier doit pouvoir récompenser, calmer un cheval, même s’il n’a pas encore tout le métier, tout le tact moelleux qu’il n’aura qu’à force de travail. Si nos chevaux devaient patienter jusqu’à ce que nous soyons tous des cavaliers émérites, avouez qu’ils risqueraient parfois d’attendre longtemps.

 

Il faut donc quelque chose de plus simple, quelque chose qui est à la portée de tous.

 

Certes la voix, le « c’est bien », est une solution qui marche. Mais, lorsqu’on est tendu, elle est facilement influencée et le cheval le perçoit. Elle peut donc communiquer ou augmenter la peur du cheval. C’est un cercle vicieux.

 

En outre, si sur un parcours, on peut l’utiliser, sur un rectangle de dressage… imaginez la tête du jury, si vous papotez avec votre cheval pendant toute la reprise !

 

D’où… la caresse russe !

 

Vous êtes au travail avec votre cheval. Il fait quelque chose de bien. Vous ouvrez votre majeur et sans rien changer à votre contact, vous lui grattouillez affectueusement le garrot.

 

La récompense est là. L’accord est transmis. Le contact rassurant est octroyé avec générosité.

 

Évidemment, au début, il faut traduire pour le cheval le sens de ce gratouillis. Vous l’accompagnez de « c’est bien ! », « oui ! », « génial ! » laudateurs. Et puis, une fois qu’il a compris le sens, le grattouillis suffit.

 

L’énorme avantage de la méthode est que vous pouvez l’utiliser tout le temps, 10 fois par tour si vous voulez, parce que le contact avec la bouche n’est pas modifié.

 

Cela a un effet calmant sur les chevaux anxieux qui ont toujours peur de mal faire. En permanence, vous l’encouragez. Vous soutenez un peu le rein, il se retasse = caresse. Vous reculez une jambe, les hanches partent = caresse…

 

Avec un cheval qui apprend, la caresse lui signale qu’il va dans la bonne direction. Comme dans le jeu des enfants, il est passé de « c’est froid » à « tu chauffes »… pour finalement arriver à « tu brûles ».

 

Pour un cheval qui a peur, la caresse, c’est un peu « je suis avec toi ». Dès que le cheval se tend, bien avant qu’il ait vraiment peur, elle le réconforte et lui transmet votre calme. Elle permet de faciliter bien des passages pleins de monstres, de dragons et de crocodiles de tous poils.

 

Elle donne au cheval le sentiment que ses efforts sont appréciés, qu’il est compris… il n’en devient que plus généreux.

 

L’essayer, c’est l’adopter.

 

Bon, ça, c’est moi qui le dis… mais je tiens cette idée de Pierre Chambry qui l’expose dans son livre « Allures et sentiment ». Et lui-même la tenait de Sergei Filatov, médaille d’or aux Jeux Olympiques.

 

Quand je vous disais qu’elle est accessible à tous les niveaux…

 

A bientôt.

Cat

Cheval monté dans un manège. Copyright Techniques d'élevage Nantes

Cheval monté dans un manège. Copyright Techniques d'élevage Nantes

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