Adapter sa stratégie éducative à l’âge de l’animal

Publié le par Anne Cat et François

 

A chaque âge, les animaux acquièrent des compétences, en perdent et évoluent. Ils ne sont pas les mêmes à chaque instant de leur vie et passent par des phases plus ou moins admises, parfois comprises, parfois invisibles...

 

On admet le plus souvent une phase « jeune », une phase « adulte », une phase « senior » et une phase « adolescente ».

 

A toutes ces phases théoriques, on applique des préjugés souvent peu flatteurs.

 

Les bêtises sont communément associées à la jeunesse, la révolte à l’adolescence et la sénilité au senior.

 

Il semble que le seul moment éducatif intéressant soit l’âge adulte. Un âge où les acquis de la jeunesse et la répression de l’adolescence ont donné un animal stable et agréable à vivre.

 

Cette situation s’explique par la conception des méthodes éducatives et de dressage utilisées.

 

Ne voulant pas faire travailler physiquement les plus jeunes et ne daignant pas se préoccuper des seniors qui ne peuvent plus physiquement suivre… les méthodes sont basées sur le travail d’un animal adulte. Elles s’intéressent à l’animal « utile ». Avant ce stade, c’est l’éleveur qui a la charge de l’éducation et ensuite, l’animal est mis de côté.

 

Dès lors, toutes les méthodes et les techniques, qui sont présentées par les auteurs, ne sont applicables, sauf mention contraire explicite avec adaptations, que sur un animal adulte, en pleine possession de ses capacités physiques et mentales.

 

Mais aujourd’hui, le propriétaire a très tôt la charge de son animal et cherche à le faire vivre très longtemps. Celui-ci doit donc gérer l’éducation et le dressage, d’un animal trop jeune, trop vieux ou qui présente des soucis physiques.

 

L’erreur est souvent peu commise avec les seniors qu’on laisse par principe « tranquille ». Une attitude délétère sur le plan cognitif et des conditions de vie mais qui évite des écarts trop visibles.

 

A contrario, les jeunes animaux sont éduqués et dressés de plus en plus tôt avec des méthodes utilisables sur des adultes.

 

On applique ainsi des principes de mémorisation, d’effort physique, de punition, de récompenses… qui fonctionneraient très bien avec des adultes, sur de jeunes animaux.

 

En l’absence de rectification individuelle, le propriétaire applique ainsi une méthode décalée qui, peu à peu, creuse le fossé entre l’animal et l’Homme.

 

Ce décalage de méthode additionné à la précocité des achats, explique la recrudescence des phénomènes de révolte, appelés « adolescence ». Des révoltes incomprises, parfois violentes, parfois silencieuses, qui aboutissent à de réels problèmes comportementaux persistants à l’âge adulte.

 

Le dressage et l’éducation, pour être efficaces, doivent tenir compte de l’individu et de son évolution propre. L’âge mental étant tout aussi important que l’âge physique.

 

Tous les animaux ne sont mentalement pas prêts, en même temps, à suivre l’enseignement des « adultes ». Ils peuvent être plus précoces ou plus tardifs. Et dans chaque cas, il convient de le concevoir pour ajuster la méthode utilisée.

 

La  transition vers l’âge adulte est délicate, on veillera donc à l’effectuer en douceur, en adaptant petit à petit l’enseignement pour éduquer les animaux sans heurt.

 

 

Chevaux au pré. Techniques d'élevage 2014. Image soumise à droits d'auteur

Chevaux au pré. Techniques d'élevage 2014. Image soumise à droits d'auteur

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