Luzerne, trèfle... et phytohormones

Publié le par Anne Anta. Editions Alpha et Oméga

Les plantes influencent nos animaux... mais dans certains cas, cette influence peut poser problème. Certaines phytohormones agissent comme des œstrogènes et peuvent entraîner une modification de l'appareil génital de la femelle et du mâle.

Ces modifications peuvent aller jusqu'au déclenchement d'une lactation hors gestation.

Peu d'études existent sur le sujet, néanmoins, il a été fait un certain nombre d'hypothèses intéressantes concernant ces phytohormones.

La première hypothèse serait d'imputer les changements physiologiques (développement mammaire, comportement de chaleur, lactation, pseudo-gestation...) à la consommation de plantes riches en phytohormones.

Les plantes les plus couramment citées sont la luzerne et différentes variétés de trèfles.

Il est intéressant de noter que ces plantes ne montrent pas des effets constants sur les animaux et que leur concentration en phytohormone reste variable.

Une deuxième hypothèse s'appuie sur les raisons qui rendent une même plante plus ou moins riche en phytohormone et donc plus ou moins à même de générer une modification physiologique.

Sur ce point, il a été remarqué qu'une mauvaise conservation des fourrages et plus particulièrement, la présence de moisissures, pouvait générer un taux plus élevé en phytohormones capables de provoquer une action semblable aux œstrogènes.

Ainsi, ce ne serait pas la plante elle-même qui serait en cause mais la contamination par les moisissures... le soja mal conservé est alors incriminé, tout comme la luzerne déshydratée.

La consommation de ces phytohormones, développées à la faveur de conditions de conservations peu optimales ou inhérentes à la plante, pourrait, dans certains cas, influencer tout l'appareil reproducteur.

Des cas de stérilité chez le mâle, de pseudo-gestation, de lactation induite et d'avortement ont ainsi été rapportés pour des animaux nourris au foin de luzerne ou à la luzerne déshydratée.

Une recrudescence des cas de lactation hors gestation constatée chez les juments nourries avec du foin ou de la luzerne déshydratée semble corroborer les résultats des anciennes études sur le sujet.

Cette information reste hypothétique. Cependant, dans le cadre d'un soucis hormonal, il sera plus prudent de vérifier la conservation de ces plantes, voire de les retirer de l'alimentation de l'animal pour vérifier qu'elles ne sont pas impliquées dans le désordre physiologique observé.

Anne Anta

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Foin. Tous droits réservés. Techniques d'élevage 2015

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