Comment réagir à une suspicion d’une intoxication en fer ?
Une intoxication en fer est grave chez le cheval. Elle résulte soit d'un apport inconsidéré, soit d'une source environnementale. Les résultates de la prise de sang (fer sérique, ferritine, transferrine) permettent de déterminer comment le cheval s'intoxique. Le traitement passe par une limitation des sources, un soutien du foie et des reins et éventuellement une évacuation du fer par saignée.
Lorsque l’on suspecte une intoxication en fer, il est bon de se poser les bonnes questions : où s’intoxique-t-il, comment puis-je le voir et que faire en cas d’intoxication ?
Les deux principaux problèmes de cette intoxication sont :
- Les signes cliniques non spécifiques.
- Une apparition insidieuse de ces symptômes.
Première question : où s’intoxique-t-il ?
La première réponse qui doit venir est la supplémentation en fer (surtout par injection).
Chez le cheval, le taux de fer dans les fourrages est normalement amplement suffisant pour couvrir les besoins. Il ait, cependant, des cas où les excès ne sont pas liés à une supplémentation abusive :
- Présence d’un sol riche en fer : la composition du sol est importante pour le taux de calcium et aussi pour le fer. L’avantage c’est que cette donnée connue du fait de l’exploitation des sols pour ce minerai. Attention cependant au fait que certains sols saturés en fer comme les sols tropicaux peuvent avoir un fer non disponible et donc produire des fourrages pauvres en fer.
- Abreuvoir en fer : un minimum est relargué surtout quand celui-ci est rouillé.
Deuxième question : comment puis-je le voir ?
En cas de suspicion, les analyses sanguines à faire sont :
- Le fer sérique : la quantité de fer dans le sang.
- La transferrine : molécule de transport dans le sang du fer. Sa quantité dans le sang évolue en fonction des besoins et de la disponibilité du fer dans l’organisme.
Un fort arrivage de fer va limiter la production de la transferrine. L’excès alimentaire va réduire la transferrine mais comme elle n’est jamais à zéro puisqu’il faut un minimum de transporteur pour passer le fer hépatique vers les autres organes, le fer va s’accumuler petit à petit. En cas d’injection, on passe outre cette régulation.
- La ferritine : molécule de stockage du fer au niveau cellulaire. Elle permet d’évaluer les réserves de l’organisme. Plus il y en a plus on considère que l’alimentation est trop forte en fer et que l’organisme a du mal à stocker le surplus.
Vous pourrez voir aussi le calcul de la Capacité Totale de Fixation (CTF) qui correpond à l’estimation de la saturation des transports du fer. Une faible CTF correspond à une surcharge en fer d’où qu’elle provienne.
Troisième question : que faire ?
Ma foi… Comme le cycle du fer est très fermé, nous avons peu de possibilité d’action :
- Eliminer les sources de contamination ou retirer le cheval de l’environnement… Désolé, je sais que ce n’est pas simple mais quand on n’a pas le choix…
- Soutenir le foie. Cela ne veut pas forcément dire drainage, je dirais qu’il faut limiter l'apport en matière grasse qui sollicite beaucoup le foie et l’utilisation de stimulant du foie de type phytothérapie. Evidemment, le rein est aussi une de vos priorités donc il faut prendre garde à l’eau de boisson.
- La dernière chose est du domaine du vétérinaire mais je le cite ici pour que vous ne soyez pas surpris par cette méthode archaïque et moyenâgeuse : la saignée ! Et oui, quand le fer est entré, il est difficile de l’en faire sortir la seule méthode valable est la saignée même pour l’Homme. C’est ce que l’on appelle un saut dans le temps de plusieurs siècles en arrière.
François Kaeffer
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MAJ Octobre 2021