Le bon sens

Publié le par François Kaeffer. Editions Alpha et Omega

Vaste sujet à traiter, le bon sens est un élément-clé de la bonne gestion en élevage et en santé. Toute la difficulté provient du nombre d’informations à intégrer avant de se faire une idée. En effet, les jugements à l’emporte-pièce sont généralement issus d’un ou de deux cas que l’on connaît alors que chaque cas doit être considéré comme seul et unique.

Le fait que l’on considère chaque problème comme unique signifie qu’il faut reprendre tout à zéro et donc oublier nos idées et se servir de nos connaissances (et surtout de la petite bibliothèque scientifique) pour donner des hypothèses.

En premier lieu, avant de jeter une idée ou une « solution » qui parfois est présentée comme miraculeuse, vous devez visualiser le cheval :

  • Race : certaines races sont plus sujettes à certaines pathologies que d’autres, sont plus sensibles à certaines rations…
     
  • Age : des pathologies se développent avec du temps (cancer, cushing, insulino-résistance, hypothyroïdie non congénitale…) donc un petit jeune n’aura pas ces pathologies (sauf cas extrêmement rarissime) et certaines sont relativement spécifique des poulains. Pour un cheval âgé, il faut intégrer son histoire dans son analyse (comme pour les autres mais l’impact sera plus important du fait de l’âge)
     
  • Poids : outre vérifier le bon état du cheval et sa bonne croissance, cela aussi permet de se donner une idée de l’effort des articulations.
     
  • Ration : à corroborer avec le poids, l’âge et la race. Je ne reviens pas dessus, c’est un sujet largement traité.
     
  • Lieu de résidence : outre les carences régionales, le fait qu’il soit en paddock, au pré ou au box va changer son comportement, ses dépenses en énergie et ses risques de contamination et d’intoxication.
     
  • Histoire : réformé des courses, cheval sauvé de la boucherie, cheval de club (et duquel)… Ses antécédents médicaux, de ration, d’analyses sanguines… Tous ses éléments vous permettront de brosser un tableau d’ensemble et de mieux visualiser le cheval en face de vous.

 

  • Etat de santé actuel : qu’est-ce qui amène la personne à se poser des questions ? Quels changements pour le cheval ? A quel moment ? Pour quelle raison ces changements ont été mis en place ? L’état des organes (foie, rein, tube digestif, cœur, muscle…) ?

Une fois que tous ces éléments sont connus, il ne vous reste plus qu’à « voir » le cheval et… poser les questions pertinentes pour vérifier les hypothèses possibles ou les éliminer. Il ne faut surtout pas prendre la première idée qui nous vient (ce n’est pas forcément la bonne) mais ralentir notre rythme de grands stressés et envisager le plus d’hypothèses possibles.

Ce travail est difficile puisque complexe mais cela évite des erreurs qui peuvent être lourdes de conséquences. Dans l’équipe, il nous arrive de nous pencher sur le cas d’un cheval pendant des jours voire des semaines avant de « lancer » une solution.

Qu’on n’oublie jamais que l’élevage comme la santé c’est à la fois merveilleux et horrible puisque l’on côtoie la vie et la mort au quotidien. Chaque parole, chaque acte doit être pesé afin que la balance penche dans le sens qui nous arrange.

François Kaeffer

 

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La garantie de l'expertise, le choix de l'indépendance
MAJ Août 2021

Jeune PRE lors d'un concours d'élevage. Techniques d'élevage. Tous droits réservés.

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