Plantes toxiques et intoxications équines : laissons-leur le choix !

Publié le par Anne Anta. Alpha & Oméga

Plantes toxiques, vous qui hier côtoyez nos équidés sans nous inquiéter, nous en sommes aujourd'hui à tenter de vous supprimer. Petites fleurs ou grands arbres, plantes de nos régions, des listes vous dénoncent et vous rendent responsables de bons nombres d'intoxications. La traque est alors lancée et vous êtes chassées de nos prés et de leur voisinage.

Vous n'étiez pourtant pas si dangereuses il y a peu... la faute au sevrage précoce ou aux aliments industriels ? Les équidés ne sauraient plus qui vous êtes et se tromperaient dans leurs choix champêtres.

Les granulés ne datent pas de quelques années. Le sevrage n'est pas toujours précoce. Et les ruminants ne sont pas autant affectés.

Le mystère s'épaissit mais en regardant de plus près les chiffres, une variable se dessine.

Les intoxications au pré ne sont pas indépendantes de la météo.

Un été sec et chaud, un automne très pluvieux, et voilà nos équidés en détresse dans leurs prés.

Un coup d’œil dans les prés nous renseigne alors sur les raisons probables de telles difficultés. Ces conditions climatiques (sécheresse ou humidité importante) ne sont pas favorables à l'herbe pâturée. Les sols défoncés laissent bientôt la place aux seules plantes que l'équidé n'aura pas consommé... les plantes toxiques.

Les refus s'accumulant, l'équidé n'aura bientôt que de la terre à consommer et plutôt que de souffrir l'estomac vide, il consommera les dernières plantes qu'il aurait normalement évité.

Les équidés mis à la diète dans de petits espaces sont les plus souvent atteints. Les équidés en prairie permanente sont ensuite touchés quand celle-ci n'est pas convenablement gérée.

Mettre un cheval au pré, ce n'est pas se débarrasser du problème... c'est se considérer apte à gérer une pâture. Une discipline qui ne relève pas de l'évidence.

Les intoxications par le foin se font également de plus en plus fréquentes... car faire du foin, ce n'est pas seulement faucher de l'herbe et attendre qu'elle sèche, c'est également gérer une production d'herbe et entretenir une parcelle. Un savoir-faire à part entière.

Et puis, donner du foin, c'est aussi accepter que l'équidé trie son foin, en tire le meilleur, en exclut les plantes qu'il n'aime pas, les morceaux mal séchés, les zones douteuses... et ça, il ne pourra le faire que si on le laisse fouiller et qu'on accepte les pertes.

Dans le pré, comme dans le foin, les plantes ou les parties non consommées sont des refus. Ce n'est pas du gâchis ou du caprice mais l'expression naturelle d'une sélection nécessaire au bien-être.

Évitons les surpâturages et acceptons que les équidés trient leurs plantes et leurs foins comme ils sont naturellement portés à le faire.

Laissons-leur le choix pour qu'ils puissent faire le bon.

Anne ANTA

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MAJ Août 2021

Poulains de trait dans un pré. Tous droits réservés. Techniques d'élevage

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