Le poumon dans l’analyse de sang

Publié le par François Kaeffer. Alpha et Oméga

Le poumon possède peu de marqueurs sanguins mais son activité va impacter sur nombre de paramètres sanguins :

· LDH (lactate déshydrogénase) : il faut savoir que le poumon possède une variété d’enzymes aussi importante que le foie mais la quantité n’est pas au rendez-vous. Ce paramètre est le seul variant suffisamment pour que l’on suspecte un problème pulmonaire. Cependant, les plus grosses variations peuvent provenir d’un problème pancréatique ou de démusculation cardiaque.

· Les gaz du sang (O2, CO2) que l’on dose au niveau artériel puisque c’est le seul endroit où l’on peut fixer des normes sinon, selon l’activité physique, l’entraînement… nous aurons des variations trop importantes au niveau du système veineux pour que l’analyse soit valable.

Une montée du CO2 est un signe soit d’insuffisance respiratoire soit d’une acidose, une diminution du pH sanguin.

Une baisse du CO2 est le signe soit d’une hyperventillation (avec une augmentation du rythme respiratoire) soit faire suspecter une alcalose métabolique (rythme respiratoire bas) ou mixte (rythme respiratoire normale ou supérieur). Dans les deux cas, la suspicion de l’alcalose doit conduire à l’appel au vétérinaire.

· Le pH sanguin : les protons (H+) acides sont éliminés à l’aide de l’anhydrase carbonique, une enzyme permettant la conversion du bicarbonate (HCO32-) en CO2 + H2O en présence de protons. Le CO2 est ensuite éliminé par voie respiratoire normalement.

C’est l’une des deux méthodes pour éliminer l’acidité sanguine, la seconde étant le rein. En cas d’insuffisance respiratoire, le pH sanguin va diminuer et le rein se retrouvera seul pour limiter l’impact des protons sur les transporteurs plasmatiques, la stabilité des protéines et l’élimination du potassium.

Une particularité : c’est le dioxyde de carbone qui stimule le système respiratoire. Donc une acidose, qu’elle soit d’origine respiratoire (acidose liée à un trouble de la voie respiratoire: insuffisance, obstruction…) ou métabolique (toxique, déchets acide de l’organisme, exercice…), va provoquer une libération brutale de dioxyde de carbone par l’anhydrase carbonique et ainsi tenter d’augmenter le rythme respiratoire.

Il peut arriver que dans les cas où l’acidose importante se prolonge trop longtemps (plus de 10 heures), le système respiratoire se fatigue et le rythme respiratoire s’effondre.

De toute manière, il faut prendre sa fréquence respiratoire (nombre d’expirations par minute), le rythme (régulier ou irrégulier), écouter le bruit qu’il fait en respirant (obstruction, difficultés…) et regarder les flancs du cheval pour constater s’il force sa respiration. Cela permet d’avoir une idée de l’origine et de la capacité du cheval à réguler.

François Kaeffer

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Naseaux dilatés même au repos d'un cheval ayant une insuffisance respiratoire. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

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