Éthologie et éducation : Et la réponse sera...
Pour être moderne, le dressage et l'éducation s'attachent aujourd'hui à se qualifier d'éthologique. Non pas que tous les dresseurs et éducateurs aient pratiqué cette science visant à étudier le comportement, mais ils s'estiment en accord avec celui-ci.
Et comme le veut la définition, s'il y a éthologie, il y a animal sauvage. On s'évertue donc à transposer aux animaux leur caractère sauvage et à intégrer cette particularité à toutes leurs actions.
Le sens de chaque acte ne pourrait être dicté que par l'instinct, la part sauvage qui se cache en chaque animal.
Le comportement sauvage est donc une vérité, un modèle... qui s'applique à tous... mais pas toujours à l'Homme.
Et pour cause, nous ne sommes plus sauvages depuis longtemps, mais le chien ou le lapin nain ont certainement gardé toutes les caractéristiques de leurs ancêtres.
Les certitudes acquises (parfois sur d'autres espèces) s'appliquent donc sans concession ni adaptation à nos animaux... si bien que le dressage ou l'éducation en devient schématique.
Tel geste engendrera telle réponse... un raisonnement qui se veut scientifique mais n'en est que l'illusion. En effet, science n'est pas certitude. Car elle admet la probabilité et les exceptions.
L'éthologie est une science qui donne des pistes pour comprendre les animaux. Mais elle reste la traduction d'expériences, d'observations et ne peut remplacer le dialogue. D'autant que l'humain est, dans la plupart des cas, soigneusement ôté, lorsqu'on pratique l'éthologie, afin de ne pas perturber le résultat.
Certains humains se vantent d'être bilingues ou d'avoir une connaissance infaillible des us et coutumes des animaux. Mais il ne faut pas oublier que le message a été codé et décodé maintes fois avant d'être formulé et transmis.
Si bien que le sens premier est parfois bien différent de l'interprétation qui sera retenue.
L'animal code ses pensées, il nous les communique ensuite de façon à ce que nous puissions les comprendre. On a donc une première traduction de qualité aléatoire dépendante du vécu et des capacités de l'animal.
Cette traduction est « lue » par l'humain qui filtre, classe et traduit pour comprendre le sens du message transmis. Là aussi, le résultat est aléatoire et va dépendre des qualités, des capacités et des connaissances de l'humain.
Un message qui donnera lieu à une réponse elle-même codée à l'attention de l'animal...
C'est ainsi que nous pouvons avoir de véritables quiproquos.
Un cheval pousse un humain pour le protéger, parce qu'il ne l'a pas vu, parce qu'il souhaite changer de trajectoire... et l'humain interprète le cheval m'a poussé parce qu'il ne me respecte pas, parce qu'il fait du « cinéma », parce que c'est une proie...
Un humain va être mis de mauvaise humeur par un événement extérieur et son chien va penser qu'il vient de faire une bêtise, que son maître lui demande des choses qu'il ne comprend pas, qu'il en demande trop...
…
Si les convictions et les schémas rassurent, ils ne permettent pas d'aller au-delà de la surface des choses.
Il est probable que nous ne soyons pas d'accord. Il est même probable que vous trouverez que ces propos sont sans intérêt. En effet, ils n'apportent aucune solution ou réponse, ce n'était d'ailleurs pas le but. Car pour apporter une réponse, il faudrait considérer qu'elle existe, ce dont je doute.
Poser une question à un animal et la réponse sera... unique.
Anne Anta
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