Suivre l’état corporel d’une jument et de son poulain
Pour suivre l’état de son troupeau, il convient de prendre des mesures régulières du périmètre thoracique, voire des photos témoin. Pour un poulain, on fait un point tous les 6 mois, voire tous les 3 mois pour les plus jeunes pour suivre la courbe de croissance. Pour un adulte non en reproduction, on fait un point une fois par an à date fixe. Par contre, pour une poulinière, ce n’est pas la date qui est importante mais bien le moment du cycle.
En effet, selon les années si on fait un point au mois de juin par exemple, elle pourra être en fin de gestation ou bien juste derrière le pic de lactation et dans ce cas, les comparaisons entre les deux mesures ne seront pas significatives.
L’idée est donc de faire un point aux dates clés du cycle : mise en reproduction, gestation confirmée de moins de 5 mois, fin de gestation, juste derrière le pic de lactation soit la fin du 3ème mois, après la première partie de la descente de la courbe soit début 6ème mois et au sevrage.
La mesure début du 6ème mois est importante car elle donne une idée de la façon dont la jument a supporté les besoins conséquents liés à la production laitière au niveau du pic. Elle est aussi un facteur de décision de la date du sevrage.
Les photos sont aussi importantes pour mémoriser un instant. Cela n’a rien à voir avec les photos que l’on prend pour soi, pour se rappeler des bons moments ou bien celles qui vont illustrer le site de l’élevage. Ce sont en général des photos flatteuses et sélectionnées.
La photo témoin doit être prise sur cheval non préparé et de façon standard. Le mieux est de sélectionner un endroit, toujours le même de façon à ce que la comparaison d’une fois sur l’autre soit la plus exacte possible. On prend ensuite le cheval de profil pour voir son équilibre, son état d’embonpoint, les côtes. On le prend de dos en se mettant derrière lui dans l’axe de la colonne vertébrale pour pouvoir apprécier les masses musculaires ou l’encombrement du ventre. On prend aussi une photo de face pour voir la largeur du poitrail.
La photo de profil est la photo classique. Elle est importante chez le jeune cheval pour savoir s’il est au stade où il s’inscrit dans un rectangle debout, dans un carré ou dans un rectangle couché. Le passage de l’une à l’autre forme et l’âge auquel il se produit sont de bons critères d’estimation de la précocité mais aussi de la qualité de l’alimentation et plus généralement de l’élevage du poulain. Une pathologie un peu sévère peut « fixer » le poulain plus longtemps dans une forme juvénile. C’est donc un bon critère d’alerte.
Chez la poulinière, elle est surtout un souvenir de la note d’état corporel à un moment donné.
La photo de dos permet de voir comment se développe la croupe mais surtout comment est le ventre. Un ventre proéminent chez un poulain doit faire penser à un problème de parasitisme mais très souvent aussi à une alimentation trop cellulosique ou insuffisamment dense.
Chez la poulinière, on peut voir les premiers signes d’une démusculation avant que le dos ne soit atteint. Dans ce cas, il appartient au plus vite de revoir la ration avant que le manque de protéines n’ait amené la jument à consommer ses muscles dorsaux ce qui est beaucoup plus ennuyeux. Il permet aussi de juger le développement du bassin.
La photo de face est une des plus importantes sur un jeune cheval de 3-5 ans par exemple puisqu’elle permet de suivre le développement du thorax qui est la dernière phase de croissance. Mais sur un tout jeune, elle permet de deviner son potentiel adulte.
Chez la poulinière, elle témoigne de sa nutrition dans le jeune âge. Chez la jeune poulinière, elle doit attirer l’attention sur les mesures à prendre pour qu’elle exprime totalement son potentiel génétique avant que l’ensemble ne s’ossifie.
On a l’impression de connaître ses chevaux. On a d’eux des centaines de photos. Mais souvent lorsqu’on fait ces photos témoin, on les redécouvre. L’acteur sans le maquillage. La photo de vacances sans Photoshop. Le produit sans packaging… ou dans un autre registre, le poulain qui ne s’éclate pas au pré dans un trot aérien, la crinière flottant artistiquement derrière lui ou bien la maman qui n’est pas en train d’offrir son lait à son poulain dans cet instant de grâce où toutes les mamans sont belles…
Cela peut parfois faire un choc… mais c’est une prise de conscience qui peut changer leur avenir.
Et puis si le choc n’est pas au rendez-vous, c’est que la photo de vacances n’a pas besoin de photoshop ou que l’actrice n’a pas besoin de maquillage pour être belle. Objectivement elle l’est. Et quoi de plus merveilleux ?
Catherine Kaeffer
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