Le vermifuge de printemps : l'aspect environnemental

C'est un classique inscrit dans de nombreux programme, mais pourquoi le fait-on ? Est-il utile dans votre cas ? Pouvez-vous vous en passer ? Quels avantages et quels inconvénients ?

Le vermifuge de printemps faisait autrefois partie des quatre vermifuges annuels chez les chevaux. Et alors que certains remettent en cause la nécessité des quatre vermifuges chez les adultes, celui du printemps fait partie des moins contestés. Pourtant, au vu de son impact, il y aurait tout lieu de se poser des questions...

Avant de rentrer dans le vif du sujet, posons les bases : qu'est-ce qu'un vermifuge de printemps ?

Le vermifuge de printemps est celui que l'on va donner dès que les beaux jours apparaissent et avant les chaleurs de l'été... c'est une période qui varie selon les années mais qui va comprendre en général les vermifuges donnés de mars à début juin.

Et dans cette longue période, la vie évolue et les conséquences aussi...

Au début de cette période, vous l'aurez remarqué, on assiste au "réveil de la nature" et pas seulement des parasites internes des équidés. La faune coprophage se réveille et va fréquenter assidûment les crottins pour se remettre de l'hiver.

Ce réveil n'est pas instantané, il est progressif. Un vermifuge fait dès les premiers beaux jours ne va pas avoir un impact aussi fort qu'un vermifuge plus tardif.

L'état de la pâture et la présence éventuelle d'autres crottins va aussi influencer l'impact du vermifuge : un crottin contaminé fera moins de dégâts s'il ne constitue pas la seule source de nourriture.

Le traditionnel vermifuge "à la mise à l'herbe" serait un des plus meurtriers. En effet, vous allez introduire dans une pâture déjà lancée et réveillée des fèces fraîches contaminées par les molécules. La faune ne se remet que difficilement d'une telle manœuvre.

Certaines espèces de la faune coprophage couramment rencontrée en France ont un cycle de reproduction avec une présence maximale en juin. Le vermifuge à cette période pourrait atteindre les larves et les adultes et ruiner ainsi l'écosystème de la pâture.

Pour réduire l'impact environnemental, le ramassage des crottins est souvent préconisé, mais il consiste en général à un simple déplacement du problème et nécessite de sacrifier une zone.

A ce jour, les seules techniques permettant de limiter l'impact environnemental incluent la gestion raisonnée des vermifuges et un choix de molécules moins agressives pour l'environnement.

Mais quid du niveau parasitaire du cheval ou de l'âne ? Nous le verrons dans un prochain article.

Anne ANTA

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