Pour l'alimentation, avez-vous un cheval « normal » ou un cheval « standard » ?
Si on excepte les chevaux trop gros ou trop maigres, ceux qui souffrent d’une pathologie, on a un cheval « normal » qui ne doit pas reprendre du poids, ni en perdre, qui n’a pas un retard de croissance à rattraper. Il doit donc recevoir une alimentation qui couvre précisément ses besoins, en fonction de son travail, de sa croissance « normale », de son stade de reproduction.
Pour l’adulte, c’est un cheval qui se situe entre deux limites acceptables : on voit les côtes mais lorsqu’on passe la main dessus, le doigt ne « tombe » pas entre deux côtes (limite basse) / on ne voit pas les côtes, mais on arrive à les sentir lorsqu’on tâte (limite haute).
Pour le poulain, on a le même critère auquel on ajoute une morphologie correspondant à son âge et l’absence de gros ventre qui peut être un symptôme de malnutrition.
Pour le cheval « normal », l’application des tables de l’INRA mais aussi du NRC est tout à fait adaptée.
Mais la notion de cheval « standard » est un autre concept. C’est sur lui que sont basées à la fois les formulations des aliments mais aussi les préconisations que vous aurez sur les sacs ou les fiches techniques.
Le cheval « standard » est un cheval « normal » qui fait 500 kg (ou 500 kg de poids adulte pour les poulains). Cette norme est valable pour les aliments français. Pour les aliments d’origine allemande, du fait que leurs chevaux sont souvent de grand modèle, le cheval standard est considéré comme pesant 550 kg pour certains, 600 kg pour d’autres et forcément à la fois la formulation de l’aliment et les préconisations sont sur cette base.
Si votre cheval n’est pas « standard », cela signifie que les préconisations des fabricants ne sont pas adaptées à son cas. Évidemment, plus en s’écarte du standard, plus les différences sont importantes.
Quelques exemples :
Vous avez un poulain KWPN dont les parents font largement 600 kg. On peut logiquement s’attendre à ce que le poulain adulte, ressemble à ses parents. Si vous appliquez strictement les préconisations d’un aliment poulain français, vous ne lui apporterez pas assez puisqu’elles sont établies pour 500 kg de poids adulte attendu. La différence n’est pas mineure puisque le poulain de 500 kg de poids adulte, entre 6 et 12 mois doit prendre en moyenne 600 à 700 g par jour, alors que le vôtre à une vitesse de croissance comparable doit prendre 700 à 800 g par jour. Cela signifie que si vous le menez, sans trop le pousser comme on le fait souvent, à 600 g de gain de poids par jour, alors que ce serait tout à fait acceptable pour un poulain « standard », cela entraînera un retard de croissance chez le vôtre.
Vous auriez le même problème en sens inverse si par exemple, vous utilisez un aliment allemand conçu pour un 600 kg poids adulte sur votre petit arabe sans tenir compte de ce fait.
Je souhaiterais insister sur un point important : la notion de standard n’impacte pas que les préconisations, ce qui ne serait pas trop ennuyeux mais aussi la conception même de l’aliment. Cela signifie que par exemple, si vous devez alimenter un haflinger en lui donnant un aliment du commerce, il ne sera pas conçu pour lui. Pas de problème me direz-vous, il « grossit en suçant des cailloux », je vais lui en donner très peu pour éviter qu’il devienne obèse. Très bien. Vous allez baisser l’apport en énergie. Mais ce faisant, vous allez aussi baisser l’apport en minéraux et en vitamines dont il a besoin a un niveau proche de celui d’un cheval standard et il va se retrouver en carence.
Pour ces chevaux, la seule solution est souvent de découpler l’apport minéral et vitaminique de l’apport « qui fait grossir » afin de pouvoir baisser le second sans diminuer le premier.
Catherine Kaeffer
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