Estimer le parasitisme d'un cheval ou d'un âne : tests et symptômes
Le parasitisme n'est pas constant, sa population change, évolue, tout au long de l'année et même d'une année sur l'autre.
Estimer la population parasitaire interne est la base de toute stratégie de gestion. C'est une étape indispensable pour raisonner l'organisation des pâtures, adapter les habitudes ou utiliser des vermifuges dits naturels ou chimiques.
Mais pour avoir une estimation correcte, il faut d'un côté connaître les techniques et de l'autre pouvoir reconnaître les périodes propices à la détection par ces techniques.
Infestation
Tout parasite commence par infester le cheval, la plupart du temps il est ingéré. C'est une phase souvent sans aucun symptôme et sans détection possible via la prise de sang ou l'analyse de crottin. Par contre, on peut estimer cette infestation par certaines espèces par prélèvement d'herbe au pâturage.
Migration, installation, développement
Suite à l'entrée du parasite dans l'organisme équin, le parasite peut commencer une phase de migration ou d'installation. Cette phase est symptomatique chez de nombreuses espèces via les lésions provoquées : colique, diarrhée, troubles hépatiques, troubles de la circulation sanguine, douleurs buccales, prurit...
Mais si cette phase est symptomatique, l'analyse coprologique sera négative. En effet, nous ne sommes pas dans une phase d'excrétion des œufs, le parasite est dans sa jeunesse... il fait des dégâts mais ne fait pas de progéniture.
La prise de sang pourra révéler une réaction du système immunitaire pour les parasites qui sont en migration.
Sortie avant reproduction
Certains parasites ne se reproduisent pas dans l'équidé. Ils sortent alors dans le crottin sous une forme larvaire ou adulte. Ils ne sont pas détectés par l'analyse coprologique en raison de leur taille imposante mais ils sont parfois détectés par le propriétaire attentif.
La prise de sang ne vous donnera pas de résultat.
Reproduction
Certains parasites ont un cycle avec une reproduction dans l'équidé. Ils vont émettre des œufs qui vont parfois être éliminés dans le crottin.
C'est la seule phase où l'on peut détecter par analyse du crottin la présence d’œufs ou de larves et en déduire la présence des adultes reproducteurs de certaines espèces parasitaires. Pour les oxyures, seul le scotch test permettra d'avoir une sensibilité suffisante pour détecter la présence des œufs.
La prise de sang ne donne de résultat que dans les cas où il y a une part d'enkystement ou de migration des larves.
Sortie après reproduction
Après la reproduction, les parasites adultes meurent. On les retrouve alors parfois dans les crottins mais ils ne pourront pas être détectés par les analyses.
Au quotidien
Ces phases théoriques présentées ci-dessus se croisent en fonction des espèces et on a dès lors des phases de détection différentes en fonction du parasite recherché.
Les parasites n'ont pas d'agenda... et c'est d'autant plus vrai quand on regarde l'évolution des saisons en France.
S'il ne fait pas froid en hiver, la reproduction ne s'arrête pas. L'infestation demeure et les cycles perdurent.
S'il fait sec en été et en début d'automne, l'infestation peut s'arrêter, les migrations cesser faute de participants et la reproduction se mettre en "stand-by".
Les parasites profitent de chaque opportunité.
Pour maximiser vos chances de détection, munissez vous d'un agenda sur lequel vous aurez noté le temps ou reprenez les données météo des jours précédents sur internet et regardez si vos périodes d'infestations sont suffisamment loin (mais pas trop) pour qu'une détection soit possible.
La meilleure analyse ne sert à rien si on ne sait pas l'interpréter, juger des biais possibles et en tirer des hypothèses.
Anne ANTA
Comme pour le choix d'un vermifuge, la gestion parasitaire ne peut relever de l'automatisme... trouvez la solution qui vous convient, avec Techniques d'élevage : https://anneetcat.wixsite.com/techniques-elevage/analyse-risque-parasitaire-equin