Réfléchir à un endroit pour le tas de crottins ou de fumier

Publié le par Anne ANTA. Editions Alpha et Omega

Un tas de crottins, plus ou moins pailleux, plus ou moins grand, c'est un élément qui peut paraître anecdotique pour beaucoup. Et pourtant, il peut avoir un impact important sur la gestion parasitaire.

Ce tas pourra selon les cas être une source importante de parasitisme ou un moyen de limiter leur présence.

Pour éliminer les parasites, leurs œufs et stades résistants aux conditions climatiques, des études sur les bouses ont indiqué, qu'il faut que la matière montent en température à minimum 50 degrés et ce pendant un mois et demi.

Si on ne peut pas totalement transposer ces éléments, on peut considérer qu'un tas de crottins qui ne monte pas rapidement en température pendant un temps suffisamment long ne peut pas être considéré comme sécurisé pour un usage sur une pâture ultérieure.

Cela implique la constitution d'un tas qui chauffe, son entretien régulier par l'apport d'éléments susceptibles d'aider à la montée en température (végétaux le plus souvent ou éléments fibreux) et une aération régulière par retournement.

Le taux d'humidité devrait également faire l'objet d'une surveillance car un crottin trop sec ou trop humide pourrait ne pas présenter une courbe d'assainissement suffisante.

Les crottins fraichement apportés, notamment dans les périodes à risque parasitaire élevé, ne devraient dans l'absolu pas être déposés sur le tas, mais être incorporés à la masse pour permettre leur montée rapide en température.

Les jus des fumières et des tas de crottins peuvent être très chargés en parasites, notamment par temps de pluie par le lessivage des derniers crottins déposés.

Avec ces contraintes, on peut concevoir la difficulté pour trouver un endroit approprié pour mettre le tas et en avoir une gestion permettant de limiter le parasitisme.

Ce tas ne sera pas un endroit oublié, il devra faire l'objet d'attentions régulières. Il devrait être non seulement un lieu de dépôt (parfois deux fois par jour) mais aussi un lieu dans lequel une gestion appropriée de l'humidité, des jus, de la température et de l'aération sera réalisée.

Un tel tas ne pourra se stabiliser qu'avec un nombre suffisant d'apports de crottins (donc un nombre minimum de chevaux) et un temps de "mise en route" de plusieurs semaines avec un "reste" permanent qui permettra d'entretenir les conditions adéquates.

Pour des raisons de praticité, de nombreux propriétaires font un tas dans un coin du pré. Néanmoins, un stockage sur la parcelle ne permet pas de gérer de façon à limiter le parasitisme. Le fait de ramasser va concentrer la charge parasitaire dans l'espace à proximité du tas avec une diffusion progressive au reste de la parcelle.

Le stockage à distance, s'il est bien géré, peut éviter la contamination si la séparation entre le tas et la zone pâturée est de nature à arrêter les jus  et/ou la migration parasitaire. Il va de soi qu'il est également nécessaire d'attendre suffisamment longtemps avant d'épandre le résultat.

Un tas mal géré ou insuffisamment géré, malgré la distance et une séparation physique, pourra être une source importante de parasites qui viendront infester les chevaux notamment via les hôtes intermédiaires. Paracaris et anoplocéphales peuvent ainsi s'affranchir de la distance.

Une augmentation du nombre de gastérophiles est également possible dans un tas mal géré même s'il est situé à plusieurs kilomètres de distance.

Anne ANTA

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Fumière. Tous droits réservés à Techniques d'élevage.

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