Le cheval comme premier régulateur parasitaire : faut-il booster le système immunitaire du cheval adulte ?

Publié le par Anne ANTA. Editions Alpha et Omega

Votre cheval a-t-il besoin d'aide pour gérer les parasites ? Avez-vous intérêt à booster ses défenses immunitaires ?... Techniques d'élevage vous donne des éléments de réponse dans cet article.

De nos jours, la situation parasitaire d'un cheval est souvent considérée en le plaçant au centre du raisonnement. Point de contrôle de la situation parasitaire, le cheval est à la fois une zone de test, mais aussi d'action pour le propriétaire. Ce mode de raisonnement fait que les chevaux adultes sont testés puis qualifiés selon leur réaction vis-à-vis des parasites.

Avec l'augmentation du recours aux analyses de crottins, les chevaux obtiennent un statut issu d'une moyenne des résultats et sont classés en "fort excréteur" ou "faible excréteur" avec pour conséquence un programme de vermifuge renforcé, allégé ou maintenu.

Le fondement de cette théorie est une différence significative dans le nombre d'œufs constatés chez des chevaux vivants dans des conditions similaires. Cette différence a été attribuée à une capacité de réaction du cheval plus ou moins adaptée.

Faut-il booster le système immunitaire des chevaux "fort excréteur" ?

Oui et non.

La capacité de réaction des chevaux aux parasites ne semble pas liée uniquement au système immunitaire. En effet, les parasites détectés (majoritairement des petits strongles) sont ceux vis-à-vis desquels le système immunitaire serait le plus désarmé. Le cheval n'apprendrait pas à se défendre contre les petits strongles.

Comment expliquer la différence d'excrétion ?

Une hypothèse serait que le cheval ne serait pas moins infesté mais plus efficace dans la régulation de la reproduction. Les femelles se reproduisant moins, elles représentent un enjeu moindre en terme de survie parasitaire et la théorie indique que leur présence est "acceptable", d'où une fréquence de vermifuge diminuée.

Si on suit cette théorie, un système immunitaire plus efficace ne serait pas bénéfique pour le cheval, mais il pourrait avoir des répercussions sur l'environnement en diminuant les capacités reproductrices des femelles.

Evidemment, cette possibilité suppose que la stimulation du système immunitaire permette d'avoir un impact sur sa capacité de réaction particulière liée au parasite (et qui reste encore largement peu connue).

Booster le système immunitaire pour les invisibles

Le système immunitaire est peu efficace sur les petits strongles, les grands strongles... et tous les autres parasites qui sont "libres" dans le tube digestif. Dès lors que ces mêmes parasites franchissent la muqueuse, migrent ou se déplacent dans le corps, le système immunitaire a un rôle important à jouer... mais voilà, ces parasites ne sont pas détectables dans l'analyse de crottins.

Et plus un cheval est capable de limiter les capacités reproductrices des petits strongles, plus les petits strongles vont s'enkyster en attendant des jours plus propices. Au contraire, les forts excréteurs sont parfois des chevaux qui ont très peu de parasites en dehors du tube digestif car ils laissent la reproduction se faire sans résister.

Faut-il booster le système immunitaire de votre cheval ?

Pour le savoir il faut passer de la généralité au cas particulier et estimer le besoin de gestion parasitaire de votre cheval. Et cette estimation passe par le recensement des espèces possibles, l'estimation de l'infestation, la mise en place de mesures de gestion... en n'oubliant pas d'inclure un examen vétérinaire complet car "booster le système immunitaire" n'est pas un acte anodin.

Anne ANTA

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MAJ avril 2022

Bilan parasitaire - tous droits réservés à Techniques d'élevage

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