Utilisation du Cynorrhodon et apport de vitamine C : intérêt chez le cheval

Publié le par Catherine Kaeffer. Editions Alpha et Oméga

Le cynorrhodon fait partie des plantes qui ont une excellente réputation et qu’on a envie de donner à son cheval pour le booster, renforcer son immunité, améliorer sa forme, surtout en hiver. Mais que peut-on réellement en attendre ? Techniques d'élevage fait le point.

La vitamine C (acide L-ascorbique ) est une vitamine hydrosoluble sensible à la chaleur et à la lumière jouant un rôle important dans le métabolisme de l'être humain et de nombreux autres mammifères.

L’Homme est incapable de la synthétiser car il ne possède pas de gulonolactone oxydase, enzyme indispensable pour le faire. De ce fait chez nous, la vitamine C doit être apportée dans l’alimentation sinon, on voit apparaître le redoutable scorbut qui a fait mourir dans les siècles passés tant de marins. Nous partageons cette déficience génétique avec le cochon d’Inde et certaines chauves-souris notamment.

Mais la plupart des mammifères dont le cheval synthétisent la vitamine C sans problème. Ce n’est donc pas une « vitamine » (substance indispensable à la vie) pour eux. Aucun apport extérieur n’est donc obligatoire pour eux.

La vitamine C est un cofacteur enzymatique impliqué dans un certain nombre de réactions physiologiques (hydroxylation). Elle est requise dans la synthèse du collagène et des globules rouges et contribue au système immunitaire même si son action sur le rhume n’est pas démontrée chez l’Homme.

Chez le cheval, son apport est donc d’un intérêt limité. Ceci étant certains auteurs la préconisent pour les chevaux de course et de sport de très haut niveau, argumentant alors que la synthèse naturelle peut être insuffisante pour des besoins en antioxydants particulièrement élevés du fait de l’intensité de l’effort. Dans ce cas, les apports recommandés seraient (au conditionnel) de 1 000 à 2 000 mg/j en période d’entraînement et de 5 000 à 10 000 g/j en période de course.

Pour d’autres auteurs, elle serait (là encore notez le conditionnel) favorable à une récupération plus rapide des accidents tendineux.

Elle est bien tolérée même à haute dose. Elle n’est pas chère. Et puis on a toujours tendance à donner à nos animaux ce qui nous fait du bien à nous, alors beaucoup de personnes en donnent à leur cheval. Pourquoi pas ?

Petit bémol ennuyeux, elle joue également un rôle dans le métabolisme du fer en tant que promoteur de son absorption. En humaine, son utilisation est donc déconseillée chez les patients porteurs d'une surcharge en fer et particulièrement d'une hémochromatose. À un moment où on accuse le fer de tous les maux équins, où on cherche à le limiter dans l’alimentation du cheval, est-ce bien raisonnable de donner un produit qui va faciliter son absorption ? La question peut se poser.

Le cynorrhodon est une plante riche en vitamine C. Sa teneur en vitamine C serait de 4 260 mg par kg de poudre (entre 2 000 et 10 000 mg/kg selon les sources). On retrouve les fortes variations classiques de teneurs naturelles chez une plante donnée sachant que les lots ne sont pas testés pour leur teneur en principe actifs dans les suppléments équins.

Les préconisations généralement admises sont de 20 à 30 g par jour pour un cheval de 500 kg parfois moins. L’apport est donc compris dans une fourchette de 40 à 200 mg/j (106 mg en moyenne).

Alors même si l’argument avancé disant que cette vitamine C est beaucoup mieux absorbée que la synthétique est vrai, l’apport en vitamine C par cette voie ne paraît pas de nature à avoir un différentiel important par rapport à une vitamine C de synthèse étant donné la faiblesse des apports.

Catherine Kaeffer

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MAJ février 2025

Jument derrière un buisson. Techniques d'élevage(R). Tous droits réservés

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