Comprendre la digestion d'un cochon miniature pour mieux le nourrir

Publié le par Catherine Kaeffer. Editions Alpha et Omega

Qu’il s’agisse d’un minipig, d’un cochon nain ou toy, d’un porc chinois ou vietnamien, les cochons de compagnie ont la cote.

Or, un cochon, est une machine à transformer tout ce qui lui tombe sous la dent en gras de couverture. Cette faculté, indispensable à des animaux vivant dans des conditions difficiles, très appréciée des éleveurs et des amateurs de charcuterie, devient un véritable défaut pour un animal de compagnie.

Si nos races porcines actuelles ont été souvent sélectionnées pour produire plus de muscle et moins de graisse, le porc asiatique ancêtre des cochons miniatures est traditionnellement élevé pour valoriser au plus vite tous les restes de la cuisine en donnant une viande très goûteuse parce que riche en graisse.

Il a donc encore plus tendance à grossir que le charcutier moyen, c’est tout dire ! Or, le but d’un animal de compagnie n’est pas de finir à la broche le plus vite possible mais au contraire de vivre longtemps et en bonne santé.

Il est donc primordial de nourrir ce type d’animaux en lui apportant tout ce dont il a besoin et non tout ce dont il a envie (ce qui peut être fort différent).

Quelques constatations : le cochon est un monogastrique omnivore. Sur un plan anatomique, il ressemble fort à nous :

- Un estomac où les aliments sont stockés 7 heures en moyenne, contenant un suc gastrique très acide et de la pepsine. Donc une première digestion des protéines par voie enzymatique et l’absorption des sucres simples ;

- Un intestin grêle qui fait la majeure partie de la digestion par voie enzymatique que ce soit des glucides (maltase, lactase, saccharase, isomaltase, amylase pancréatique), des protéines (peptidases) ou des lipides (lipases + émulsification par les sels biliaires) ;

- Un gros intestin où a lieu l'absorption de l'eau et des minéraux en solution. Il y a une population microbienne active sur les glucides pariétaux et sur l'amidon résiduel et produisant des acides gras volatils. Cependant, cela ne fournit que 5 à 12 % de l'apport énergétique et les vitamines B produites par cette flore sont tout à fait insuffisantes pour couvrir les besoins de l'animal.

Conclusion, un porc qu'il soit miniature ou pas, se nourrit comme nous ou presque :

Son énergie provient essentiellement de l'amidon (les féculents) et des lipides (les graisses). Il peut absorber des sucres simples (produits sucrés) mais cela provoque des pics d'insuline qui ne sont pas bons pour sa santé.

Au contraire de la vache, il ne digère pas (ou peu) la cellulose mais celle-ci est nécessaire à son bon fonctionnement digestif (fibres, lest).

Les protéines sont digérées exclusivement par voie enzymatique. Donc il est très sensible à la qualité des protéines. Les graisses de l'alimentation agissent directement sur la composition de ses graisses de réserve.

Pour ce qui est du sel, le cochon ne transpirant pas, ses besoins sont très faibles. Donc il est encore plus mauvais pour lui que pour nous.

Donc le porc mange de tout. Ce n’est pas pour cela qu’il faut le nourrir avec des granulés pour chiens ! Sa nourriture est quasi exclusivement végétale. Céréales, féculents, légumes, fruits...

Peut-on nourrir son cochon avec les restes de la cuisine ? La question est épineuse et pourrait entraîner une levée de boucliers. Je dirais personnellement qu'une partie de la ration peut être apportée ainsi à condition qu'il s'agisse d'un végétal sans sucre ni graisse ni sel ajoutés.

En termes clairs, vous avez cuit une pomme de terre en robe des champs, vous pouvez la lui donner. Vous avez fait des frites, il appréciera mais c'est très mauvais pour lui.

Mais évidemment, si vous ne voulez pas qu'il grossisse, vous tenez compte de ces gâteries lorsque vous lui servirez le reste de sa ration.

Catherine Kaeffer

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Porc miniature. Techniques d'élevage (R). Tous droits réservés

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