Graisser les sabots d'un cheval, d'un âne : doit-on inclure la couronne ?

Publié le par Anne Cat et François

 

L'extérieur du sabot c'est deux parties : la paroi du sabot et la couronne. Que doit-on graisser ?

 

La couronne ou bourrelet périoplique est une zone de liaison entre le membre du cheval et le sabot. Elle est constituée de cellules qui vont former le futur sabot, de cellules épidermiques (de la peau) et de cellules pileuses (celles qui forment le poil).

 

La paroi du sabot, quant à elle, est constituée de corne : de parois de cellules mortes avec des protéines, des minéraux...

 

Si la paroi du sabot est trop humide, les protéines vont être attaquées par des bactéries, des champignons et des moisissures : ce qui provoque le pourrissement.

 

Si la paroi est trop sèche, le sabot n'a plus d'eau pour faire le lien entre les différentes molécules. Elles se séparent et donnent donc un aspect friable et fragile.

 

Pour éviter l'un et l'autre, on réalise deux types de soins :

 

  • des soins astringents (quand on a trop d'eau),

  • des soins graissants (quand on en a pas assez ou juste ce qu'il faut).

 

Les deux sont appliqués sous la forme d'une pâte plus ou moins liquide que l'on applique sur le sabot. Il convient alors de se demander où on s'arrête. Doit-on remonter jusqu'en haut du sabot, en mettre sous les poils et donc inonder la couronne ? Ou au contraire doit-on s'arrêter en évitant au maximum les poils et la corne ?

 

La réponse dépend du soin.

 

Un soin graissant retient l'eau, il protège la corne du dessèchement mais aussi la peau, les poils et toutes les cellules extérieures. Il est donc intéressant d'inonder la couronne pour protéger la peau et la graisser. En effet, cette zone est soumise à beaucoup de stress (poussière, froid, coups...) et la soigner un peu ne pourra être que bénéfique pour la croissance future du sabot.

 

Un soin astringent va ôter l'eau et l'aspirer hors du sabot. Ce sont des soins qui vont donc agresser les cellules vivantes, déjà bien chamboulées par le début de pourrissement qui vous a amené à faire ce traitement. La couronne va se dessécher, les cellules productrices du futur sabot mourir et on ne pourra pas s'étonner d'obtenir un sabot plus friable, plus faible quelques mois plus tard.

 

Mais comme dans tous les traitements, il y a aussi une question de dosage et de fréquence.

 

Si on graisse à tout va une couronne ou que le cheval a naturellement une peau grasse, elle va avoir trop d'eau autour d'elle. Elle va alors pourrir par excès d'eau et le pied ne s'en portera pas mieux.

 

Si on met un peu de soin astringent sur une peau grasse, l'excès d'eau deviendra une quantité suffisante et le soin sera très bénéfique au sabot.

 

La dernière question est pour les aspects « désinfectants ». Là encore, une fois de temps en temps sur un sabot à soucis (ou dans un environnement qui pose problème), c'est bien d'en mettre. Trop souvent, on entre en surdose et on affaiblit les cellules de la couronne qui vont alors être plus sensibles à toutes les infections.

 

Bref, il faut observer le sabot de son cheval et lui donner ce qu'il faut quand il en a besoin.

 

Un soin pour les sabots, c'est pour son cheval qu'on l'achète pas pour l'argumentaire du vendeur ou parce que c'est « à la mode ».

 

A bientôt,

Anne  

 

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Publié dans Spéciale équidé

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